« Coût du travail, les chiffres qui dérangent »
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C'est sous ce titre que le quotidien Les Échos a choisi de révéler dans son édition du 25 avril les dernières données de l'Office statistique de l'Union européenne, Eurostat. On y découvre que, sur les dix dernières années, le coût du travail n'a augmenté que de 19,4 % en Allemagne contre 39,2 % en France. Comme le sujet occupe le devant de la scène politique hexagonale depuis plusieurs mois, le quotidien dresse le constat sans appel que « la France a perdu du terrain par rapport à l'Allemagne », qui, il est vrai, a connu la progression la plus modérée de toute l'Union européenne.
Selon Eurostat, le coût moyen d'une heure de travail (salaire + charges sociales) est de 34,20 euros en France contre 30,10 en Allemagne, 31,10 aux Pays-Bas, 26,80 en Italie, 20,60 en Espagne, et, très étonnamment, 20,10 au Royaume-Uni (en baisse depuis 2008). Loin des 3,50 euros de la Bulgarie, 4,20 de la Roumanie ou 5,50 de la Lituanie. Au sein de la zone euro, la fourchette du coût de l'heure travaillée s'étend de 8,10 euros en Estonie à 39,30 en Belgique, le record de l'Union (la Suède n'est « qu'à » 39,10 euros !). La moyenne de la zone euro se situe à 27,60 euros...
Est-ce parce que la situation est si contrastée que les propositions sur la compétitivité sont apparues si peu lisibles lors de l'oral imposé par la FNSEA aux candidats à la présidentielle en mars dernier (voir le Lien horticole n° 795 du 11 avril 2012, p. 4) ? De combien faudrait-il augmenter la TVA devenue « sociale » pour rendre le coût horaire du travail compétitif par rapport à l'Allemagne, voire au Royaume-Uni ? Mieux vaut ne pas calculer ! Le dossier est complexe, englobant des problèmes de protection sociale, de santé, de revenu minimum...
Mais après des années d'ignorance feinte, il ne manquera pas de s'imposer rapidement au Président qui sera élu dimanche prochain.
PAR PASCAL FAYOLLE
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