Un nouveau plaidoyer pour la diversité
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L'étudiant en horticulture qui suit un cours de pathologie végétale se demande parfois, en sortant de la salle de classe, comment les végétaux peuvent encore faire pour vivre, avec tous les dangers qui les menacent. Heureusement, la plupart de ces ravageurs et maladies étudiés de si près ne posent généralement pas de problèmes insurmontables.
On a même vu de nouveaux ravageurs ou maladies, considérés tout d'abord comme pouvant mettre fin à la vie de telle ou telle espèce végétale, tant ils se développaient de manière exponentielle, devenir rapidement des problèmes assez banals. À l'inverse, la graphiose a montré qu'une espèce végétale très largement présente sur un territoire, l'orme, peut quasi disparaître en une ou deux générations, pour peu que l'on ne trouve pas de parade au développement du mal qui la ronge.
Le cas des platanes du canal du Midi (page 10) atteints par le chancre coloré est particulier. Il concerne une plantation monospécifique touchée par une maladie incurable, qui plus est placée dans les conditions d'exposition maximales à cette maladie, un bord de cours d'eau (ce dernier favorise la dissémination du champignon). Nous avions eu l'occasion, lorsque le premier foyer a été découvert, de dire combien ce paysage si particulier, et au final si fragile, était menacé. Aujourd'hui, on sait que le réaménagement des berges du canal sera long et coûteux, mais il faut surtout retenir que ce site est un exemple de plus de ce qu'il ne faut plus faire : planter sur de grandes étendues et en continu des peuplements monospécifiques.
PAR PASCAL FAYOLLE
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