L'innovation, une démarche multiple

Notre société traverse une période qui, à coup sûr, marquera les manuels d'histoire. Un virage de ceux qui, quelques années plus tard, apparaîssent truffés d'évidences, mais qui, pour celui qui doit tenir la route en pleine courbe, offre bien peu de visibilité. Dans ce contexte, bien malin qui peut prédire qui sortira de notre système économique renforcé ou au contraire affaibli, voire n'en sortira pas. Le constat s'impose à toutes les filières, mais avec encore plus de force à celles qui n'entrent pas forcément dans le cercle des priorités économiques. Toutefois, une chose est certaine : rester inactif va s'avérer encore plus funeste que lorsque l'économie est stable, ce qui impose aux entreprise d'innover (p. 14).

Des marchés sont en train de s'éteindre, mais d'autres naissent sur leurs cendres. C'est vers ces nouvelles activités qu'il faut au plus vite apprendre à se tourner, car se lamenter sur le déclin de la plante à massif en plaque en montrant du doigt tel ou tel type de clientèle qui a changé ses habitudes est moins utile que de regarder l'avenir en face. Ne nous le cachons pas, l'affaire n'est pas simple et la pente sera raide.

S'adapter à cette nouvelle donne c'est innover. Mais si trouver de nouvelles variétés et de nouvelles formes végétales reste le coeur de métier, proposer des innovations variétales qui ne répondent pas à un marché, c'est perdre du temps et de l'énergie : l'innovation est une invention qui a trouvé son marché. Et les marchés d'aujourd'hui et de demain ne sont pas seulement en demande de nouveaux produits, mais aussi de nouveaux services, de nouveaux usages, de nouvelles organisations...

PAR PASCAL FAYOLLE