Fleurissement gourmand

L'insertion de plantes potagères décoratives dans les massifs des villes est devenue monnaie courante. Des aromatiques dans des compositions à thème, cela n'étonne plus. Les équipes du service des espaces verts de Nantes (44) s'en sont même fait une spécialité, avec de la vigne, des tomates, de petits arbres fruitiers et leurs fruits à croquer... en plein coeur de la cité.

Aux journées du fleurissement Carrés fleuris au Puy-en-Velay (43), en septembre dernier, une démonstration de Carrés gourmands illustrait des compositions événementielles qui ont intrigué les convives ou le public. Dans de grands bacs d'orangerie, des pieds de vigne côtoyaient des plants de figuier, des tomates cerises, des légumes décoratifs et culinaires, des grimpantes, des retombantes, des fleurs (cf. p. 8).

Ainsi, le fleurissement n'excite plus seulement la vue par les couleurs, les graphismes et les volumes. Il y a eu la période où l'on a retravaillé les senteurs et les fragrances. Puis des auteurs de livres, des techniciens et conseillers ont valorisé les plantes douces ou surprenantes au toucher. En 2015-2016 est venu le temps du fleurissement sensible aux saveurs. Le goût peut désormais faire partie des critères de choix des plantes de nos massifs. Il est loin le temps où il ne fallait même pas mettre un pied sur une pelouse : on peut désormais inciter à prélever des feuilles, des fleurs ou des fruits ! Le fleurissement est devenu bien gourmand, témoin d'un rapprochement entre les services publics et les citadins. À quand un vrai travail sur l'ouïe, pour vraiment développer un « fleurissement des cinq sens » ?

PAR ODILE MAILLARD