L'intention est louable
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La pénibilité : encore une contrainte et une cotisation qui vont peser sur le dos des chefs d'entreprise ? En tout cas, c'est une étape en plus de ce qui est déjà fait pour mieux prendre en compte la sécurité et préserver la santé. Et une mesure de compensation quand des conditions de travail inhérentes à un poste réduisent l'espérance de vie. C'est dans cet esprit que les partenaires sociaux, patronat et salariés, ont conçu et voté le compte personnel de prévention de la pénibilité ou CPPP (voir page 16).
L'intention est louable, mais on peut raisonnablement comprendre les craintes, surtout si on se rappelle « l'usine à gaz » qu'a représentée le Document unique (DU) à ses débuts. Depuis, le DU a été allégé dans sa mise en oeuvre et mieux compris. Le CPPP prolonge le DU en se focalisant sur des « facteurs de risques professionnels » identifiés, comme on le fait déjà maintenant pour l'amiante ou les agents chimiques dangereux. Reste que la mise en application concrète de la pénibilité (traçabilité des risques, calcul des seuils...) ne semble pas aisée.
Il convient de garder à l'esprit que l'enjeu majeur, pour nos secteurs, est de contrecarrer l'image négative de nos métiers aux yeux des éventuels candidats potentiels à l'embauche. Les métiers en tension peuvent trouver, avec le CPPP, une opportunité pour redevenir un peu plus attractifs, et un peu moins dégradants pour la santé. À première vue, les principaux facteurs de risque concernés dans nos filières sont surtout ceux qui seront pris en compte à partir de janvier 2016... cela laisse le temps de faire le point et de voir comment s'y prendre.
PAR ODILE MAILLARD
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