Biodiversité : stop au greenwashing !
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C'est entendu, il n'est plus question de mener une politique d'aménagement sans faire la part belle au développement durable, avec son cortège d'énergies renouvelables, et sans aborder le sacro-saint thème de la biodiversité. Mais attention aux faux-semblants. Nous avons déjà eu l'occasion d'expliquer ceux que revêt le débat sur l'électricité : qualifier celle-ci d'« énergie propre » alors qu'elle est essentiellement produite, à l'échelle planétaire, à partir du charbon, est pour le moins discutable. En France, son bilan CO2 est bon grâce au nucléaire, mais sa « propreté » reste discutable...
La biodiversité comporte elle aussi son lot d'ambiguïtés. « En milieu urbain, elle implique l'acceptation d'espèces jugées indésirables par beaucoup », estimait, par exemple, un chercheur lors d'une journée technique organisée l'an dernier par l'École du Breuil, à Paris (voir le Lien horticole n° 762 du 20 juillet 2011). Il est vrai qu'il est plus aisé de vendre au citadin une profusion de beaux papillons que d'araignées !
Certaines initiatives relèvent par ailleurs purement et simplement du « greenwashing biodiversitaire ». Une ville de la région parisienne vient ainsi de réaliser un jardin méditerranéen estampillé du message suivant : « Ici, nous faisons des efforts en faveur de la biodiversité ». L'inévitable olivier, sur sa restanque en pierre sèche, entouré de Phlomis et autres Cistus, est certainement destiné à attirer les cigales, cruellement absentes du relevé faunistique local... La biodiversité est un sujet crucial sur lequel il faut se pencher avec tout le sérieux nécessaire. Un sujet qui interdit toute démagogie. Dont acte.
PAR PASCAL FAYOLLE
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