Plante & Cité : la forêt qui cache l’arbuste

Quelle place pour l’arbre dans les stratégies de végétalisation ? Telle était la question à laquelle les quatre intervenants d’une table ronde organisée dans le cadre de la dernière assemblée générale de Plante & Cité, le 15 juin dernier, ont cherché à répondre. Ont été évoqués deux thèmes plus ou moins consensuels : les espèces locales et les miniforêts urbaines.

« Pour que perdure l’arbre, il faut se préparer à l’accueillir en considérant aussi ses racines et en étant attentif à l’élevage et à l’arrachage en pépinière », revendique Yves Caraglio, enseignant en écologie au Cirad de Montpellier (34). Il préconise des plants à racines nues et une tranchée continue, mieux adaptée contre le stress hydrique.

Des monocultures en ville ?

Pour Jac Boutaud, fondateur de l’Association des arbusticulteurs, les arbustes s’intègrent bien dans la gestion différenciée. Toutefois, en cas de densité trop élevée, une taille de cohabitation devient nécessaire pour autoriser le passage et nettoyer au pied des immeubles. Les relais écologiques entre arbres et arbustes accentuent la biodiversité.

Philippe Clergeau, enseignant au Muséum national d’Histoire naturelle, regrette que nous allions « vers une monoculture en ville, avec des essences, comme le marronnier ou le platane, fragilisées par des maladies et agresseurs. Favorisons des espèces ayant coévolué avec le sol et le climat et s’inscrivant mieux dans un écosystème ».

Les intervenants ont exprimé des souhaits communs, éviter des plantations trop denses et de qualité médiocre ; prévoir les arbres et le non-bâti en lien avec l’habitat ; sortir du schéma préconçu de plantation linéaire calée sur le bâti ; introduire davantage de spontanéité.

Des vœux qui appellent un changement de perception de l’arbre au sein de la ville de la part de tous !