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Les voies d’apprentissage en transition

Si les formations initiales en ornement perdent du terrain, les options pour adultes, et même pour s’installer, reviennent au goût du jour.

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Après Angers (49) en 2018, c’était au tour de l’école horticole du Breuil, à Paris, dans le bois de Vincennes, de recevoir quelque 60 enseignants, formateurs, moniteurs pour leur biennale nationale, et ce sans oublier des représentants des structures ainsi que des acteurs professionnels.

Du 13 au 15 octobre, les deux jours de conférences, ateliers, visites et échanges informels ont confirmé des inquiétudes sur les inscriptions en formations initiales scolaires, notamment en horticulture ornementale et en paysage, qui ne font pas trop rêver. Les rares écoles qui pratiquent les publics mixtes* ar­rivent à maintenir des classes.

Le CAP reprend du service pour les apprenants en difficulté scolaire, notamment depuis la réforme du bac pro qui ne convient pas à tous. D’ailleurs, un bon nombre de formateurs se désolent chaque année davantage du faible niveau des apprenants scolaires, de même que de leur faible motivation…

Des urbains qui veulent s’installer

En revanche, la pandémie de Covid-19 a donné une impulsion aux demandes d’adultes en voie de reconversion. Avec parfois des projets de vie spectaculaires : des urbains, très diplômés souvent, qui souhaitent se lancer, voire même s’installer en agriculture. Effet émotionnel ? Feu de paille ? Tendance pérenne ? Les rêves de maraîchage bio, de permaculture, d’agriculture urbaine ou périurbaine, d’agroécologie… s’étaient amorcés depuis cinq ou six ans.

Au « Breuil », ils explosent cette année. Pas moins de 160 candidatures – pour 48 places disponibles ! – pour le brevet professionnel responsable d’entreprise agricole (BPREA) préparant à l’installation. Du jamais-vu à l’école. Le phénomène peut surprendre par son ampleur soudaine, mais il correspond aux tendances notées dans les attitudes citoyennes depuis mars 2020 pour l’envie de nature et d’une quête de sens...

Mais les demandes peuvent se montrer surprenantes, des besoins portant davantage sur des spécialisations et des modules thématiques (bio­diversité, entrepreneuriat…), soit des pans de compétences plutôt que des diplômes classiques complets. Avec quelques réserves sur la capacité du marché, dans le long terme, à assimiler toutes ces recrues. Le phénomène redonne aussi un élan aux écoles qui développent de nouveau la formation continue !

Le « Breuil » constate aussi un regain de demandes pour des cours du soir, à destination d’adultes parisiens.

L’enseignement dans son ensemble se voit devant une urgence de réactivité pour faire évoluer son offre !

Odile Maillard

*Lire « Mixité : de nouvelles solutions pour les formations », dans Le Lien horticole n° 1106 de juin 2021 et https://tinyurl.com/yh2s6kjs

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