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Quand la météo s’emballe

Retour en juin dernier, quand toute la France métropolitaine – et pas seulement l’Aquitaine – a été balayée par des rafales et de violents orages de grêle, occasionnant nombre de dégâts !

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La « saison de grêle » a commencé dès le début du mois de juin dans le Sud-Ouest (Dordogne, Gers), assortie de fortes précipitations dans le nord du Puy-de-Dôme et l’Allier, provoquant de nombreux dégâts sur les toitures et les installations. Ont suivi la Saône-et-Loire, les Landes, la Seine-Mari­time, et surtout le Loiret, avec toute la zone horticole d’Orléans* durement touchée, avec près de 15 ha de serres grêlées dans ce seul secteur.

La chambre d’agriculture départementale rapporte « les orages de grêle­ du 19 juin [qui] ont touché le Loir-et-cher en entrant au sud par la commune de Pouillé à partir de 20 heures, puis se sont déplacés en remontant vers l’est et le nord du département­. La grêle a provoqué des dégâts sur une bande large de quelques kilomètres, de Pouillé à La Ferté-Saint-Cyr en passant par Contres ».

Puis une grande partie du territoire a été touchée à différents niveaux, du Béarn jusqu’à l’est de la France et au Var, et ce jusqu’à la fin du mois.

« Plusieurs dizaines d’exploitations ont subi de fortes chutes de grêle. Le montant est estimé à près de 5 millions d’euros de dommages », constatait Gartenbau-Versicherung, l’assureur allemand spécialisé en horticulture.

Manque de matériaux et d’artisans

L’assureur précise : « Le règlement actuel des sinistres français dus à la grêle est également entravé par le manque de disponibilité des artisans et les difficultés d’approvisionnement en matériaux. Notre équipe France s’est démenée pour établir les constats dans les plus brefs délais et assister les assurés dans leurs recherches de réparateurs. La plupart des chantiers sont en cours. »

Cette séquence arrive à la suite d’un 1er janvier où GBV avait décidé de baisser les primes Hortisecur pour les exploitations françaises dans la branche horticulture, car plusieurs années de grêle moins fréquentes avaient été constatées, par rapport à d’autres pays.

Comment retrouver la motivation après trois minutes d’enfer ?

Il n’a fallu que trois minutes, le lundi 20 juin, pour que se déverse au-dessus des établissements Malot, aux Peintures (33), un déluge de petits grêlons formant des agglomérats de la taille d’un poing, suivis de tonnes de grêlons de la taille de balles de golf ! Des rafales de 150 km/h ont lâché 100 millimètres d’eau, formé des congères de 5 m3 de glace.

Dans les jours qui ont suivi, d’autres orages, d’une durée de cinq à trente minutes, se sont produits tous les soirs… Résultat :

- 3,5 ha de serres (verre et double paroi­) complètement anéanties (y compris les tablettes de subirrigation et le réseau d’irrigation, ainsi que les toiles d’ombrage, l’électricité, le hangar du chauffage…) ;

- jusqu’à 300 tonnes d’éclats à ramasser par 40 °C ;

- un système de récupération-recyclage à trouver…

Les données sont hors normes, a priori une première à ce niveau en France. La tâche est immense. Mi-juillet, l’équipe entière était mobilisée pour nettoyer, avec d’innom­brables points à gérer, des devis qui tardent, le moral qui flanche et de grands questionnements.

Pour les horticulteurs régionaux, c’est aussi l’inquiétude : ils étaient fidèles à la qualité de la production de l’entreprise en jeunes plants. Or leur élevage était juste commencé. Quelque 150 000 mini-cyclamens sont détruits et les cultures ont été stoppées pour plusieurs mois.

Deux établissements voisins sont durement touchés :

- l’EARL Ets horticoles Privat, à Bruges­ (33) ;

- Pépinière Denis Condemine, à Saint-Privat-des-Prés (24). La serre de la jardinerie (double paroi) a été percée, et surtout les productions de pépinière (Nordmann notamment) ont été totalement détruites : les sapins se sont vidés de leur sève à la suite des impacts de grêle.

Le Lien horticole reviendra cet automne sur les attitudes à envisager face à ces aléas de plus en plus destructeurs, inondations et grêle en particulier, qui reposent sans cesse de multiples questions :

- l’attitude parfois déloyale de certains concurrents, mais également une grande entraide ;

- contrats d’assurances et de vé­tusté ;

- états de catastrophe naturelle et de calamités agricoles ;

- prévention et conseils spécialisés ;

- actions de soutien collectif pos­sibles par et pour la filière…

Odile Maillard

Les conseils de la chambre d’agriculture Centre-Val de Loire sur https://tinyurl.com/4r73c3s9

Pour contacter la cellule départementale « Passer le cap », maintenue après les gels printaniers : un interlocuteur unique (02 54 78 75 75 ; passer-le-cap@loir-et-cher.chambagri.fr).

Plus d’infos : «Un fonds d’urgence et des mesures pour accompagner les sinistrés » sur www.lafranceagricole.fr

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