L’énergie et les intrants au cœur des discussions
Les participants du Salon du végétal n’ont pas caché leurs inquiétudes pour les mois à venir.
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«Je ne produirai pas de poinsettias pour Noël. Vu le prix de l’énergie, pour gagner de l’argent, il me faudrait les vendre deux fois plus cher que d’habitude. À ce prix, je ne suis pas certain qu’il y ait des clients en face. »
Cette phrase captée dans les allées du Salon du végétal est assez révélatrice de l’inquiétude qui y régnait, malgré la bonne ambiance engendrée par des conditions d’accueil remarquables (voir page précédente) du rendez-vous angevin retrouvé. Le problème n’est pas nouveau, la pression sur les prix des intrants (les pots – dossier du Lien horticole n° 1118 –, le substrat – dossier de cette édition page 30 –, mais aussi les engrais ou les emballages) n’est plus un sujet tabou pour personne dans la filière. Mais c’est surtout l’énergie, avec l’hiver qui approche, qui fait s’interroger les producteurs, ainsi que la motivation des consommateurs, dont le pouvoir d’achat se retrouve plombé par les fameuses « dépenses contraintes », parmi lesquelles l’électricité et le carburant.
Peu d’orchidées à Noël
La situation est pire aux Pays-Bas, où s’opère une remise en question de toutes les cultures gourmandes en énergie. Ainsi, les poinsettias devraient être difficiles à trouver pour Noël, mais aussi les Phalaenopsis, par exemple. Quelques horticulteurs mettent la clé sous la porte, faute de pouvoir assurer une production rentable alors que le prix du gaz aurait été multiplié par dix pour certains.
Des acheteurs étrangers se sont rendus au Salon du végétal, invités par les organisateurs. Brand Wagenaar, analyste effectuant une veille internationale pour Valhor, a organisé la venue de cette délégation, qui par la force des choses était largement composée de Néerlandais. Selon son constat, ils se sont montrés intéressés par la diversité de la production française, semblant moins souffrir, au moins pour l’instant, de la situation. Pas forcément de quoi rassurer les horticulteurs de l’Hexagone, mais, assurément, l’évolution du contexte devra être suivie de près dans les prochains mois .
Pascal FayollePour accéder à l'ensembles nos offres :