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Emballages, contenants et déchets Avant de recycler, pensons à réduire la production de plastique !

Julien Perreve-Genet, de Fertil (à gauche sur la photo), et Arjan van der Snoek, directeur général des ventes de Jiffy Group, sont deux des trois signataires d’une tribune en faveur d’un usage moindre du plastique en horticulture, publiée en septembre par le quotidien économique "Les Echos".

Trois acteurs de la poterie sans plastique ont publié ces derniers jours dans le quotidien économique Les Échos une tribune pour sensibiliser le grand public aux dessous du recyclage du matériau. Pour eux, mieux vaudrait ne pas en utiliser du tout !

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Julien Perreve-Genet, directeur général de Fertil SAS, Arjan van der Snoek, directeur général des ventes de Jiffy Group, et Michel Miribel, directeur commercial France de Jiffy Group, ont pris la plume en septembre.
Leur objectif : rappeler que lutter contre les pollutions au plastique en mettant en place une politique de recyclage est louable. C’est dans le quotidien économique Les Échos que leur message a été publié. Pour défendre l’autre voie qui est pour eux possible, à savoir utiliser des produits sans plastique plutôt que d’avoir recours à une matière qui pose des problèmes de déchets, ils ont proposé au journal un texte très imagé. Ils en ont proposé une version un peu différente pour Le Lien horticole, reproduite ici !

Une montagne de plastique

« Carole et Cédric viennent de terminer la plantation de leurs quinze plants de tomates, quatre plants de courgettes et deux plants d'aubergines. Ils sont très contents de leurs plantations, mais ils réalisent qu’ils ont aussi une montagne de plastique à jeter !
Dans leur quotidien, ils ont réussi à éliminer quasiment les plastiques à usage unique, mais pas pour leurs plantations.
L’année prochaine, ils ont décidé d’opter pour une plantation zéro déchet !

Face à l'urgence écologique que représente le plastique, le recyclage et la réutilisation sont essentiels mais montrent leurs limites. Il est temps de reconsidérer notre approche et de prioriser la réduction de la production de plastique pour un avenir plus durable.

Le plastique est omniprésent et nocif pour notre planète. Selon le CESE, 81 % des produits plastique deviennent des déchets en moins d'un an, et National Geographic indique que 40 % sont jetés après une seule utilisation. Le plastique est le troisième matériau le plus produit au monde, et sa production augmente.

Ces données montrent que si rien n'est fait, tous les oiseaux marins ingéreront du plastique d'ici 2050. Déjà, 700 espèces marines sont affectées et 73 % des déchets sur les plages sont du plastique. Nous ingérons même l'équivalent d'une carte de crédit chaque semaine. Il est urgent d’agir.

Lors de récentes négociations internationales à Paris, impliquant 175 pays, l'accent a souvent été mis sur le recyclage et la gestion des déchets, surtout par les pays liés à l'industrie pétrolière, alors que d'autres priorités existent.

Le recyclage, un idéal rarement concrétisé

Selon National Geographic, plus de 6,9 milliards de tonnes de déchets plastique ont été générés depuis 2015, mais seulement 9 % ont été recyclés. Aux États-Unis, par exemple, seuls deux types de plastique sont majoritairement recyclés, même ceux-ci ne le sont qu'à 20,9 % et 10,3 %, respectivement. Les autres types ont des taux de recyclage inférieurs à 5 %.

Ce faible taux s'explique par plusieurs obstacles. La collecte complète du plastique est difficile en raison de sa grande quantité. Le tri est également complexe et les processus de recyclage sont écologiquement nocifs et dangereux pour les travailleurs. De plus, le plastique recyclé ne peut souvent pas être réutilisé pour les aliments et ne peut être recyclé qu'un nombre limité de fois.

En somme, le recyclage du plastique est inefficace et confronté à de nombreux défis liés à sa collecte, son traitement et sa réutilisation.

La réutilisation, une solution qui a ses limites

Le réemploi des emballages peut réduire leur impact environnemental initial, mais cette solution a ses limites. Les produits réutilisables sont souvent plus épais et nécessitent plus de matières premières à la fabrication.

Le processus de réutilisation inclut des étapes comme la collecte, le lavage et le transport, qui ont leur propre impact écologique. Le réemploi est particulièrement pertinent sur de courtes distances, inférieures à 200 km, où il est plus écologique que l'usage unique après seulement deux rotations. Cependant, cela suppose que les infrastructures nécessaires soient disponibles à proximité.

Pour les bouteilles en verre, deux ou trois cycles de réutilisation réduisent 40 % des émissions liées à leur production. Pour les contenants en plastique, davantage de cycles seraient nécessaires pour que la réutilisation soit écologiquement pertinente.

Seule option : la réduction

La réduction de la consommation de plastique est la stratégie la plus efficace contre la pollution qu'il engendre. Si les habitudes ne changent pas, la production de plastique pourrait tripler d'ici 2050, atteignant plus d'un milliard de tonnes annuellement. Il est donc crucial de développer des alternatives durables et de réduire la dépendance au plastique.

Avant même de penser au recyclage, il faut prioriser la réduction de la production et de la consommation de plastique. C'est la voie à suivre pour un avenir plus propre et durable. Il est temps d’agir. »

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