C'est entendu, le végétal est bon pour notre santé, physique ou psychique (lire page 16). Le thème du Salon du végétal retenu pour cette année, « Plongez dans le végétal », s'annonce donc comme un bain de jouvence. Une immersion à bénéfices multiples.
Pourtant, actuellement, la jouvence ne profite pas vraiment aux professionnels du végétal, il faut bien le reconnaître. Comme le disait le paysagiste Philippe Thébaud dans nos colonnes la semaine dernière (le Lien horticole n°914, du 28 janvier 2015, page 6), « nous devrions vivre comme des papes » mais « le train a déraillé »... Surtout, les mots et les intentions semblent disproportionnés par rapport aux actes. C'est que ce besoin, exprimé par le citoyen, d'un cadre de vie plus vert est en partie remis entre les mains de la sphère publique.
Ce n'est donc pas un hasard si les responsables de services d'espaces verts publics de l'Hexagone, réunis au sein d'Hortis (lire page 20), ont largement travaillé sur la place du végétal en ville. Il en ressort que les gestionnaires de l'espace public raisonnent aujourd'hui de manière globale. Le végétal sera omniprésent dans nos rues demain, mais pas forcément sous forme de rosier d'ornement ou de clématite ruisselante de fleurs. Il pourra être arbre forestier, pied de vigne productif, salade du maraîcher de proximité... La révolution du végétal d'ornement, avec son glissement vers des notions plus utilitaires, est bel et bien en marche.
Demain, les serres, tunnels et aires de cultures accueilleront aussi des plantes comestibles, des autochtones, voire des espèces jusqu'ici qualifiées de mauvaises herbes ! Un sacrilège pour certains, mais il faut pourtant s'y préparer...
PAR PASCAL FAYOLLE



