Produire en France n'est pas facile, mais les producteurs doivent s'adapter et trouver les moyens de mieux répondre aux attentes des collectivités : tel est, en substance, le message contenu dans l'interview publiée en page 6, qui ne manquera pas de susciter des réactions. Pour provocateur qu'il soit, le point de vue exprimé n'en est pas moins dénué d'idées à débattre, certaines s'avérant, élections en cours à l'appui, particulièrement dans l'air du temps.
Certains angles, comme considérer que les producteurs ne réalisent pas assez de lobbying auprès des pouvoir publics pour mieux défendre leurs intérêts, en particulier sur la fiscalisation des stocks, montrent combien les horticulteurs et pépiniéristes qui donnent de leur temps pour arpenter les couloirs des ministères doivent encore mieux faire connaître leur action. Par ailleurs, l'argument de la difficulté à trouver en France de gros lots homogènes pourrait devenir obsolète, à l'heure où les discours sont plutôt à la diversification et à la recherche de végétaux locaux.
Reste une interrogation implicite particulièrement d'actualité. Le code des marchés actuel permet-il d'acheter au meilleur prix les produits dont les collectivités ont besoin pour assurer leur développement, au bénéfice du citoyen ? Le tout dans un marché européen ouvert, censé garantir les mêmes règles d'accès à tous ? Ou bien est-il le symbole d'un marché dérégulé dont les règles du jeu ne sont plus assez maîtrisées ? Le débat n'est pas nouveau. Mais à l'aune des débats émaillant les élections en cours, il s'avère s'imposer sur la scène publique et les citoyens sont de plus en plus nombreux à réclamer que leur impôts servent à acheter le fruit de leur travail...
PAR PASCAL FAYOLLE