Même si les cours du pétrole offrent ces derniers mois un certain répit, la question de l'énergie reste prégnante : parce que le recours aux énergies fossiles n'a rien de « durable », n'en déplaise aux apologistes du gaz de schiste, et parce que les prix ne vont cesser de croître. Reste que l'investissement en horticulture pour une chaufferie moderne à de quoi rebuter.
Certains producteurs ont choisi de mettre en oeuvre des solutions d'économie (isolation du réseau, chauffage localisé, écran thermique, gestion climatique...) ou de modifier leurs itinéraires culturaux (le Lien horticole n° 929 du 20 mai 2015), en sélectionnant des variétés résistantes au froid. La décision ultime consiste à ne plus chauffer et à modifier ses cultures. Dans un marché qui tend à favoriser le local, les plantes de serre chaude ont pourtant d'autant plus leur place qu'elles sont produites écologiquement, en ayant recours à des combustibles biosourcés.
La biomasse (lire en pp. 12 et 13) offre des opportunités en production. Elle laisse espérer une avancée vers l'autosuffisance énergétique, comme dans le cas du miscanthus. Certes il est possible, si ce n'est probable, que les différentes ressources agricoles suivent le même parcours que le bois, avec des prix à la hausse du fait de la compétition d'autres filières de valorisation (biocarburant, méthanisation, construction, chimie verte, fertilisation, paillage...). De fait, tout changement de stratégie énergétique nécessite un diagnostic préalable, individuel, tant les solutions sont variées, les dossiers de subvention complexes, et tant chaque entreprise constitue un cas unique.
PAR VALÉRIE VIDRIL



