Si la bactérie Xylella fastidiosaest à classer parmi les ennemis des plantes « importés » les plus effrayants, en raison du large cortège de végétaux visés et des moyens de lutte plutôt limités inhérents au fait que l'on ait affaire à une bactérie, elle n'est qu'une ligne sur la liste des ravageurs et maladies ayant dernièrement fait leur apparition sur notre territoire. Et, sans être grand statisticien, on voit vite que cette liste est exponentielle !
Le scarabée japonais (notre édition de la semaine dernière), une punaise sur chêne (dans un prochain numéro), sont actuellement en cours d'inscription sur cette liste, alors que la pyrale du buis ou les ravageurs des palmiers sur l'arc méditerranéen focalisent encore l'attention... Évidemment, tous n'entraîneront pas une mutation profonde de notre flore, et la puissance des alertes qui accompagnent les nouveaux venus ne préjuge pas des dégâts qu'ils provoqueront. Il y a une bonne dizaine d'années, l'arrivée de la cicadelle Metcalfa pruinosa avait suscité une forte émotion, poussée par un développement ultra rapide du ravageur..., qui s'est bien vite dissipée !
Mais dans les débats qui agitent la filière quant aux moyens à mettre en oeuvre pour protéger les végétaux d'ornement, zéro phyto ou pas, production biologique ou raisonnée, etc., cet aspect de l'accélération de l'arrivée de nouveaux ennemis des plantes n'est que rarement évoqué. Il pourrait pourtant s'avérer décisif. On peut se passer d'ormes, d'aubépines, peut-être même de buis, mais à ce jeu, où s'arrêtera-t-on ? La question de la santé des végétaux est une équation à plusieurs inconnues qui vont se révéler au fil du temps... Pas simple à résoudre !
PAR PASCAL FAYOLLE