Vous avez raison de le penser : vous faites le plus beau métier du monde. Dans un environnement de plus en plus urbanisé, quoi de plus admirable que d'aider la nature à s'installer dans les villes ? La vidéo de l'Unep accompagnant sa pétition « Des jardins pour le climat » rappelle avec concision les enjeux de la végétalisation.
Mais qui vous admire ? Comme l'agriculture, à la vocation rien moins qu'essentielle, l'horticulture est malmenée de toutes parts : charges croissantes, pression sur les prix, consommation et commandes publiques en baisse, contraintes phytosanitaires...
Et pourtant... Nous avons à la tête de certaines de nos organisations des personnages charismatiques capables de porter notre voix, au-dessus des dissensions internes. Dans les stations, des hommes et des femmes se donnent sans compter pour aider la profession à progresser, malgré des moyens de plus en plus restreints et une lourdeur administrative croissante. Des représentants syndicaux se plongent dans les arcanes du pouvoir pour défendre les intérêts de la profession, mais peu de personnes ont conscience de ce travail de fond. Des producteurs se regroupent pour répondre aux appels d'offre et multiplient les certifications, alors que proximité, qualité et production française restent les « critères pauvres » des CCTP (cahier des clauses techniques particulières). D'autres s'engagent dans la louable mais ô combien compliquée voie des cultures indigènes, alors que des paysagistes continuent de préconiser des essences qui ne sont pas produites en France. Des exploitations se restructurent pour maintenir des niveaux de prix bas, mais ces derniers ne sont jamais assez bas... Mais qu'est-ce qui ne tourne pas rond ?
PAR VALÉRIE VIDRIL



