Les ventes de végétaux ne sont pas forcément à la hauteur de ce que l'on pourrait en attendre au vu des discours ambiants sur les bienfaits des plantes pour la santé et l'environnement. Toutefois, les achats ont progressé en 2010 (lire p. 4), des chiffres cohérents avec ce que l'on a pu observer : un bon printemps et une fin d'année beaucoup moins porteuse.
La production française ne sort pas forcément grande gagnante de ce contexte plutôt favorable. Ce que confirment les chiffres des exportations des Pays-Bas pour le début de cette année (lire p. 14), ainsi qu'un témoignage concernant les importations en provenance d'Italie et, dans une moindre mesure, d'Espagne (lire p. 4). Rien de nouveau, et les raisons avancées par la filière pour expliquer cet état de fait n'ont guère changé non plus : coûts de main-d'oeuvre élevée et désorganisation du secteur, en particulier.
Cette perte de compétitivité n'est pourtant pas inéluctable. Une étude publiée la semaine passée dans les Échos montre que l'Allemagne, qui a considérablement agi sur ses coûts salariaux, a vu ses emplois industriels croître ces dernières années. Et les États-Unis, avec des coûts horaires du personnel de production, en tenant compte de la productivité, très faibles (autour de 25 dollars contre près de 40 en Allemagne et plus de 40 en France) pensent pouvoir se ré-industrialiser, même au détriment de la Chine, qui voit ses coûts monter en flèche. Avec seulement 44 % d'écart entre les coûts salariaux des deux pays, les Américains considèrent que tout redevient possible. Ce qui est imaginable pour l'industrie, aux États-Unis ou en Allemagne, doit bien l'être pour l'horticulture en France. D'autant que les pays qui nous expédient leur production horticole ne sont pas toujours ceux qui ont les coûts de main-d'oeuvre les moins chers...
PAR PASCAL FAYOLLE