Le paradoxe du puceron et du rosier

« Même les jardineries bio ne veulent pas de pucerons. » Le constat de ce producteur de rosiers (page 16) est sans appel : oui, les clients veulent des produits plus responsables d'un point de vue environnemental. Mais pas question pour autant de transiger sur la qualité finale. Si tant est que le fait de trouver un puceron sur un rosier dans un point de vente puisse être considéré comme rédhibitoire d'un point de vue qualitatif. Mais le client reste roi...

Soyons clairs, le paradoxe du puceron et du rosier n'est certainement pas le plus flagrant de ceux que l'on peut répertorier au coeur de notre société qui tient absolument au diplôme récompensant son virage vers le développement durable sans forcément en accepter les contreparties. Oui à des produits locaux, si possible biologiques. Pour autant que le surcoût ne soit pas trop élevé, mais surtout à condition de ne placer aucune entrave de quelque sorte que ce soit sur les transports, dont le coût reste, quoi qu'on en dise, suffisamment modique pour permettre à n'importe quelle babiole à la valeur ajoutée négligeable de faire impunément le tour de la terre.

Et pourtant, force est de constater qu'en dépassant le petit bout de la lorgnette, on peut trouver ça et là des indices attestant que le regard des consommateurs change. On voit des points de vente proposer désormais des fruits et des légumes difformes à prix réduit plutôt que de les jeter. Un peu de pédagogie et d'information font fonctionner le système. Au point de faire accepter le bout d'une antenne de puceron sur une tige de rosier ? Il suffirait de tester pour le savoir.

PAR PASCAL FAYOLLE

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