Malgré les discours lénifiants des uns et des autres, ce n'est un secret pour personne : les difficultés économiques des dernières années ont considérablement distendu les relations entre la production et la distribution. L'exécrable printemps 2013 n'y est pas pour rien : certains producteurs auraient aimé que les engagements des enseignes soient mieux respectés, la prise de risques plus forte, malgré les ventes atones.
Mais le mouvement est plus profond et les relations ne se sont guère améliorées. La journée « Végépolytaine » du 17 septembre dernier (lire en p. 4) a d'ailleurs conforté les producteurs dans leur acrimonie : les débats ont souvent montré que les points de vente de notre secteur n'ont pas évolué à la même vitesse que les enseignes généralistes. Où sont chez nous les journées de troc, de vente d'occasion, les drive, etc., qui font la dynamique d'autres secteurs ? Comment les enseignes surfent-elles sur les valeurs montantes, comme le collaboratif ?
Il faut toutefois retenir un autre élément de cette journée. Le consommateur est bel et bien à la recherche de conseils d'experts. Mais entre un expert au langage parfois ésotérique et un amateur de moins en moins au fait des pratiques de jardinage, le fossé peut être large. Le défi de demain est de rassurer, mais aussi d'amener au jardin une jeune génération qui ne sait plus toujours très bien quoi faire de ces plantes qui peuvent se présenter sous des formes si diverses. Les points de vente ne se sont pas remis en question assez vite. Leur évolution ne sera efficace que si l'on réfléchit pour modifier l'intégralité de l'acte de vente.
PAR PASCAL FAYOLLE



