La Toussaint, une fête à réinventer ?

Les amateurs de Georges Brassens connaissent la mélodie : Encore une fois dire je t'aime, Encore une fois perdre le nord, En effeuillant le chrysanthème, Qui est la marguerite des morts... Mais dans vingt ans, ces paroles extraites du Testament auront-elles encore du sens pour des quadragénaires et quinquagénaires, les actuels « millennials », pour qui la Toussaint en a aujourd'hui de moins en moins ? Et qui ne fréquentent plus guère les cimetières, car leurs défunts ne sont pas forcément enterrés près de chez eux, pas forcément enterrés tout court d'ailleurs, la crémation ayant le vent en poupe...

Si la marguerite des mortsne leur évoque pas grand-chose, perdront-ils pour autant le besoin d'honorer leurs proches défunts ? Non, estime l'Office hollandais des fleurs, qui veut lancer en France un « Jour des morts » inspiré d'une fête mexicaine (page 5). La lancer à Paris, qui plus est dans l'emblématique Marais, risque de vite la cataloguer dans les rendez-vous bobos branchés peu enclins à se développer partout en France. À l'image d'Halloween, qui semble maintenant s'essouffler et peu coller à nos valeurs.

Savoir si cette fête s'inscrira durablement dans le calendrier est toutefois peut-être moins important que de réfléchir à la question que posent ses initiateurs : en l'état, le marché de la Toussaint n'est-il pas voué à un lent déclin ? Fortement contributeur de la santé économique de notre secteur, le rendez-vous du 1er novembre mérite ce remue-méninges de la part des professionnels et une ouverture sur tout ce qui peut faire sens autour pour les jeunes consommateurs. Quitte à ce que les réponses paraissent un peu déstabilisantes.

PAR PASCAL FAYOLLE

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