Les prix bas plaisent aux consommateurs, moins aux fournisseurs des points de vente qui les proposent. Le rapport de force entre les uns et les autres n'est guère nouveau, mais la concentration des acteurs de la distribution ces dernières années l'a fait pencher plus nettement en leur faveur. Trop, pour les fournisseurs. Notre secteur n'y échappe pas, et nous recevons régulièrement des courriers nous signalant des offres aberrantes (lire en page 6).
La question qui revient sur toutes les lèvres est, évidemment, de savoir qui peut tirer profit de telles opérations. Sachant que le dindon de la farce sera toujours le métier le plus en amont de la distribution, à savoir le producteur. Avec une autre conséquence détestable : le client qui va acquérir à faible prix une plante de piètre qualité sera peut-être un consommateur déçu et perdu pour la filière.
Mieux vaut garder à l'esprit que pour tout marché, il existe un bas de gamme qui n'empêche pas le moyen et haut de gamme de se développer. Se rassurer en se disant qu'il suffit de prendre l'exemple du café pour constater que ce n'est pas le bas de gamme des hard-discounters qui dégage aujourd'hui les plus belles marges, mais bel et bien des capsules colorées qui se vendent bien plus cher. Et se dire que le coût de la main-d'oeuvre en France fait que la porte de sortie ne peut guère se faire que par le haut, sur de beaux produits valorisables efficacement sur le point de vente. Même si, au fond, les opérations de dévalorisation du produit que l'on a tous croisées un jour ou l'autre sont un vrai crève-coeur pour tout bon professionnel.
PAR PASCAL FAYOLLE



