Dans un pays au coût de main-d'oeuvre élevé comme la France, la porte de sortie pour la production locale se situe généralement par le haut, dans la qualité supérieure, les produits à moindre valeur ajoutée étant importés de pays à coût de travail faible. La qualité de cette production locale peut être prouvée par une meilleure valeur d'usage, mais pas toujours. Aujourd'hui, le consommateur attend d'un produit une innocuité sur l'environnement et sur sa santé, même s'il n'est pas toujours capable de la mesurer par lui-même.
Les labels ont été créés pour valider la supériorité des produits, qu'elle soit de valeur d'usage, de respect de l'environnement et de la santé humaine, de production locale... Reste la question du financement de ces démarches et de leur intérêt dans le cas propre à chaque entreprise. Le débat sur l'utilité et les limites des labels, que nous avons déjà eu l'occasion d'aborder et qui est revenu sur le devant de la scène (p. 12), ne sera pas clos de sitôt.
Le nombre de labels est-il trop élevé ? Les surcoûts générés sont-ils trop lourds, en particulier pour les petites entreprises, en regard des avantages offerts ? Le rapprochement de Plante Bleue et de MPS tendrait à faire penser que ce n'est pas tout à fait exclu. Mais finalement, le principal frein au recours aux labels est peut-être le manque d'intérêt des petites entreprises, les plus nombreuses, qui privilégient les circuits courts, gagnant la confiance des consommateurs par la proximité plus que par l'étiquette. L'aura dont bénéficient aujourd'hui dans l'opinion les petites entreprises et les circuits courts est réelle et n'a d'égal que le rejet des multinationales. Mais elle est fragile, le retournement de l'opinion étant parfois rapide...
PAR PASCAL FAYOLLE