Le végétal et rien d'autre

Notre filière se définit volontiers comme celle du végétal d'ornement pour se démarquer de la production vivrière, maraîchage et arboriculture. Des métiers dont ses producteurs sont souvent issus : le développement économique des années 1960 à 1980 a vu nombre de maraîchers se tourner vers l'ornement devenu plus rémunérateur alors que les jardins répondaient de plus en plus à des attentes d'agrément au détriment de la production.

Ironie de l'histoire, le phénomène s'est quelque peu inversé aujourd'hui, l'ornement marquant le pas et les filières de production retrouvant une certaine aura, portées par la volonté des citoyens de consommer plus local. Au point que l'on assiste à la remontée en force des formations portant sur les métiers vivriers dans les établissements d'enseignement. Inimaginable il n'y a ne serait-ce que 15 ans !

Mais au vu de ce que le jardin de Monsieur tout le monde devient, il n'y a là rien d'illogique : les jardiniers veulent certes des fleurs, mais aussi des fruits et légumes à croquer sur pied. L'économiste Nicolas Bouzou, invité par Val'hor lors de sa dernière assemblée générale (page 5) l'assure : il ne faut plus parler de végétal d'ornement, qui ne fait plus sens auprès des Français. Mais de végétal tout court, que les gens plébiscitent, même s'ils rechignent à passer à l'achat, car ils n'en « perçoivent pas assez l'intérêt ». Pour lui, il faut enfoncer le clou et surfer sur la santé et le bien-être, des valeurs porteuses où le végétal a toute légitimité. Au nom de ce combat du vert au coeur de la société, tout le monde est sûrement prêt à faire une concession sémantique !

PAR PASCAL FAYOLLE

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