Sans rentrer dans les statistiques, personne ne contestera que la population française est vieillissante. Entre un taux de natalité élevé (du moins comparé à nos voisins européens) et une espérance de vie qui augmente, le nombre de personnes âgées dépendantes devrait exploser dans les prochaines années. Des structures destinées à les accueillir et les accompagner voient donc le jour régulièrement.
Mieux adaptés aux soins des personnes âgées et aux contraintes des personnels accompagnants, ces établissements, souvent flambant neufs, sont aussi désormais des lieux où l'on cherche à maintenir le plus d'animation possible, via des activités culturelles... dont le jardinage. Redécouvrir le plaisir de planter ou de ratisser, fût-ce dans un fauteuil roulant, provoque presque toujours chez les anciens un bonheur réel qui les aide indéniablement à rester en meilleure santé.
Le travail sur les jardins de soins qui fleurissent ici et là dans les maisons de retraite (lire en p. 8), qui semblait parfois un peu gadget pour aîné aisé il y a encore quelques temps, est aujourd'hui pris très au sérieux. L'objectif essentiel est thérapeutique, en stimulant les sens des résidents. Au-delà, les quelque 1 600 maisons de retraite que compterait notre pays sont aussi une formidable vitrine potentielle, visitée par les familles, les encadrants, etc. À ce titre, y afficher, chaque fois que possible, le savoir-faire et le dynamisme de nos métiers, que ce soit en termes de palette végétale, mais aussi de conception, ou encore d'entretien des liens intergénérationnels lorsque des écoles y interviennent, ne peut qu'être bénéfique pour la filière.
PAR PASCAL FAYOLLE