L'image de notre filière vient encore d'en prendre un coup. La diffusion, le 2 octobre dernier, de l'émission « Cash Investigation », sur France 2, dénonçant l'utilisation pas toujours très efficace des fonds destinés à la formation et accusant une enseigne de jardineries (lire en page 4) d'avoir détourné de l'argent, ne va pas aider la profession à sortir de l'ornière. Quelle que soit l'issue judiciaire de l'affaire, le mal est fait.
Pourtant, nous disposons de tous les outils pour offrir une bonne image. Le tissu économique du végétal est composé de petites entreprises de proximité, qui payent des salariés et des impôts localement. On est loin des multinationales, de l'« optimisation fiscale », des actionnaires grassement payés, des parachutes dorés, des stock-options, ces valeurs aujourd'hui vilipendées. De plus, nos entreprises agissent pour l'amélioration du cadre de vie et le jardin, très prisés des consommateurs.
Nous véhiculons donc des valeurs porteuses à l'heure actuelle, que nombre de professions aimeraient arborer. Nous les défendons mieux lorsque nous mettons en avant la formation et la connaissance des végétaux (lire en page 6) ou la qualité (lire en page 14). Lorsque Christian Saint-Étienne, économiste habitué des plateaux de télévision, plaide pour que la filière avance groupée, devant un auditoire réuni pour l'assemblée générale de Val'hor (lire en page 4) et ainsi rempli d'espoir et que, le soir même, la France entière voit un acteur majeur de cette même filière montré du doigt, on prend une douche écossaise. Mais on préfère retenir les paroles de l'économiste : pour y arriver, il faut rester soudés.
PAR PASCAL FAYOLLE