Malgré les nombreux efforts réalisés : choix de variétés moins exigeantes, installation d'écrans thermiques, etc., l'énergie reste un poste de charges très important en horticulture. Alors que la filière peine à limiter la hausse de ses coûts de production, le sujet revient, en toute logique, régulièrement sur le devant de la scène. Cela a été de nouveau le cas, récemment, à la station d'expérimentation Ratho (lire en p. 10).
Pas facile dans le domaine de disposer de repères fiables. La certitude la plus communément évoquée, le fait que nous ayons atteint la fin d'une longue période d'énergie bon marché, semble devoir se vérifier. Toutefois, les États-Unis, grâce, il est vrai, au très controversé gaz de schiste, montrent que même cette assertion doit être relativisée. Les énergies renouvelables semblent promises à un avenir radieux, mais elles restent soumises au jeu des subventions, qui peuvent être remises en cause du jour au lendemain. Difficile donc, aujourd'hui, d'effectuer un choix pour le chef d'entreprise, d'autant que toute décision entraîne ensuite des investissements lourds !
Dans ce contexte, les travaux du Ratho ont l'immense mérite d'ouvrir de nouvelles perspectives pour les producteurs. Certaines pistes s'avéreront certainement décevantes à moyen terme. Mais le temps permettra de faire un tri et, surtout, de définir les avantages et les inconvénients de chaque énergie. Le pétrole et le gaz bon marché nous ont offert des années de solutions toutes faites. L'avenir devrait plutôt être à l'adaptation de chaque abri horticole à son contexte climatique et économique...
PAR PASCAL FAYOLLE