La France a fait en 2015 un pas en avant sur le problème des espèces exotiques envahissantes (voir page 7). Le code de conduite mis en place par la filière est sans conteste une avancée intéressante, alors que les coûts induits par les animaux et les plantes capables de nuire fortement à la biodiversité du milieu dans lequel ces espèces sont accidentellement introduites ne cessent d'augmenter.
Mais en la matière, l'affichage prime encore trop sur l'action. La liste noire promise par l'Europe n'a toujours pas vu le jour (voir le Lien horticole n° 956 page 7). Et la démarche que la France vient de mettre en place l'amène seulement à rattraper son retard sur bien d'autres pays de l'Union européenne. Autre point qui pose problème, la charte ne reste qu'un document incitatif, soumis à la bonne volonté des acteurs de la filière. On peut d'ailleurs noter qu'il n'a été signé aujourd'hui que par quelque 120 entreprises, contre une centaine l'an dernier, ce qui relève plus de la stagnation que de la progression !
Par ailleurs, les signataires sont aujourd'hui plus souvent des enseignes de jardineries ou des entreprises du paysage. Les horticulteurs et pépiniéristes sont encore rares à l'avoir ratifié. Il impose certes des contraintes parfois lourdes, le point de consensus entre tous les acteurs de la filière n'a pas encore été trouvé, mais au vu des coûts générés par l'éradication parfois nécessaire de quelques espèces devenues problématiques, il y a fort à parier que le législateur finira tôt ou tard par édicter un texte. Qui s'imposera d'autant plus durement aux professionnels insuffisamment préparés...
PAR PASCAL FAYOLLE



