La fin du paradoxe vert ?

Le paradoxe vert, c'est cette situation quelque peu schizophrénique où tout le monde s'accorde à dire que les espaces verts sont importants en termes de santé, de bien-être, de bénéfices économiques, touristiques et environnementaux, alors qu'ils sont encore si peu pris en considération dans les stratégies politiques, Cop 21 ou pas. La volonté de recourir à de nouveaux indicateurs de richesse, légiférée en avril dernier, aurait pu être l'opportunité de sortir le végétal de l'ombre. Or il sera bien difficile de déterminer son rôle au sein d'un indice de « satisfaction dans la vie ». A contrario, les espaces verts urbains contribuent à augmenter l'indicateur d'artificialisation des sols.

Après le capital physique, le capital social, le capital humain, les économistes s'intéressent au capital naturel et à la manière de le monétariser afin d'inciter État, investisseurs, banques et entreprises à intégrer la qualité de l'environnement dans leurs stratégies de long terme. Il est temps de reconnaître que ce bien commun participe à la richesse des nations ! Mais cette prise de conscience concerne surtout les espaces naturels. Dans des villes qui ne cessent de se densifier - condition sine qua non de préservation de ces écosystèmes -, les espaces verts ont pourtant un rôle essentiel.

Le projet de loi pour la reconquête de la biodiversité, de la nature et des paysages, voté en première lecture au Sénat mardi dernier, va-t-il changer la donne ? Il vise, entre autres choses, à inciter à mieux prendre en compte le paysage dans les projets d'aménagement, à augmenter la place de la nature en ville pour lutter contre le changement climatique et à soutenir le développement des métiers du paysage et le génie écologique.

PAR VALÉRIE VIDRIL

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