L'embellie entraperçue pour la Toussaint aura été de courte durée. Le gros temps est revenu depuis, au sens propre comme au sens figuré. Après un printemps difficile et un automne un peu chaotique pour les pépinières, les bons chiffres de la Toussaint ont enfin donné à la filière une occasion de sourire cette année. Portée par un climat favorable, la fête des défunts a retrouvé un certain allant, permettant un bon écoulement des produits, même si les prix restent très tirés.
Mais au même moment, elle a sonné le début d'une charge climatique destructrice dans le sud de la France. Les pluies ont débuté dans le Languedoc-Roussillon, mais c'est en région Paca qu'elles ont une nouvelle fois connu leur paroxysme dans le courant de la semaine passée. Ironie du sort, les chrysanthémistes étaient rassemblés dans la région pour leur congrès-salon au moment même où ces évènements se produisaient. La désaffection sur leur manifestation n'est rien comparée aux dégâts causés par les pluies dans certaines entreprises, surtout celles de la région de Fréjus qui se remettaient tout juste des intempéries du mois de juin 2010 (lire en page 5).
Combien de fois pourra-t-on se dire qu'il ne faut pas céder au découragement, que la vie continue, qu'il faut en tirer les leçons, se retrousser les manches et repartir ? Quand les climatologues expliquent que l'on va devoir abandonner certaines zones littorales en raison de la montée des eaux, les sceptiques se disent qu'ils exagèrent, que l'on ne traverse qu'une simple loi des séries. Cette position va cette fois être difficile à tenir. Dans le Lien horticole n° 774 de la semaine passée, le responsable de l'une des entreprises aujourd'hui touchées concluait son courrier consacré aux rolls CC par une phrase prémonitoire : « Souhaitons-nous (...) bon courage pour la suite. » Il va encore en falloir une bonne dose...
PAR PASCAL FAYOLLE