Au consommateur de jouer

Un homme est fait de ses contradictions, une société aussi. Les conversations quotidiennes bruissent de bonnes intentions environnementales, mais les actions ne suivent pas toujours. On se réjouit d'emménager dans un bâtiment basse consommation, mais l'on profite d'une isolation renforcée... pour se chauffer plus ! Au final, bien sûr, les économies d'énergie ne sont pas à la hauteur de ce que l'on attendait. Parfois, ce sont les intentions de départ qui sont discutables : la voiture électrique en est un bon exemple. Son effet bénéfique pour l'environnement peut aisément être remis en cause, car, à l'échelle planétaire, le charbon, est l'énergie la plus mobilisée pour produire de l'électricité... In fine, les rejets de CO2 seraient supérieurs à ceux des transports traditionnels.

Au regard des avancées de la société en général, celles de la production horticole sont remarquables. Ainsi, lorsque l'on réalise un point d'étape sur le Grenelle de l'environnement (page 16), on remarque que les producteurs ont bien évolué sur la plupart des points. Réalisés volontairement ou sous contrainte, les progrès sont indéniables. Sur les produits phytosanitaires, par exemple, avec la certification environnementale, ou encore sur l'énergie, avec la montée en puissance de cultures moins exigeantes en températures.

Reste qu'aujourd'hui, pour les producteurs, cet effort est peu valorisé d'un point de vue commercial. Les choses bougent un peu sur les marchés publics, avec un nombre grandissant de collectivités qui affichent leur volonté de prendre en compte la notion de proximité dans leurs achats ou bien de privilégier les critères techniques par rapport aux critères économiques dans les appels d'offres. Pour le grand public, l'affichage environnemental changera peut-être les choses. Mais il y a, pour l'instant, encore loin de la coupe aux lèvres...

PAR PASCAL FAYOLLE

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