À bien y regarder, les horticulteurs ne sont pas seuls à produire des plantes. Les lycées horticoles le font, les particuliers également... et surtout les collectivités. La production des particuliers inquiète un peu, lorsque des échanges de végétaux se pratiquent entre eux lors de fêtes des plantes qui restent très nombreuses.
Mais c'est du côté des collectivités qu'est venu le dernier sujet d'émoi de la production. La Ville de Paris a mis en vente à bas coût ses surplus. Une opération qui serait certainement passée relativement inaperçue si des médias grand public ne s'en étaient pas mêlés. La FNPHP a réagi vivement à cette nouvelle forme de concurrence qu'elle juge « scandaleuse » car entre de « lourdes charges » et la « valorisation par la qualité que représentent les démarches telles que Plante Bleue ou Fleur de France », la « production de végétaux de qualité a un coût ! » Et la Fédération de dénoncer « les collectivités, liquidateurs et autres responsables de GMS qui font le jeu du dumping et de la vente à perte ».
En l'occurrence, les collectivités auraient certainement beau jeu de rappeler que les charges sociales qu'elles payent sur les salaires ne sont guère différentes de celles des entreprises. Mais, sur la manière, l'événement incriminé est maladroit et montre à quel point le sujet du prix est sensible aujourd'hui. Toutefois, il doit pouvoir se résoudre avec un minimum de dialogue. Des lycées horticoles ont parfois été montrés du doigt, car produisant avec une main-d'oeuvre étudiante gratuite. Souvent, une négociation pour que les prix pratiqués ne puissent relever du dumping a apporté une réponse satisfaisante. Une issue comparable doit être possible avec les collectivités.
PAR PASCAL FAYOLLE



