Produire des plantes sans déchets plastiques : c'est l'objectif d'une entreprise en Anjou (page 14). L'approche va à rebours de certaines certitudes : les végétaux horticoles sont trop méconnus pour être achetés sans un accompagnement de conseils garantissant la réussite des plantations. Et, soumis aux intempéries, les chromos plastique ont une meilleure durabilité. Quant aux pots, ils sont aussi vecteurs de marketing, conseils, couleur...
Ceux qui jugeront la démarche un peu trop idéaliste trouveront facilement des arguments. La part des plastiques horticoles dans les déchets produits par nos sociétés est infime. Et une grande part des produits sont aujourd'hui fabriqués à partir de plastique recyclé ou pourra l'être ensuite. Enfin, de nombreuses initiatives sont lancées pour élaborer des pots biodégradables, et cela ne peut que progresser.
Le postulat reste néanmoins défendable. Nombre de magasins se sont mis à vendre « en vrac » pour aider le consommateur à faire la chasse aux emballages, avec succès. De plus, plutôt que de rassurer le consommateur avec un service de collecte des pots et un recyclage, pourquoi ne pas lui proposer un produit sans pot et lui éviter de gérer un déchet ? Enfin parmi les débats de société qui montent et sont susceptibles de faire bientôt bouger les lignes, celui du fameux « sixième continent » de plastique n'est pas un des moindres. Loin du remous du glyphosate, mais néanmoins grandissant. Quitte à se présenter en filière vertueuse proposant des végétaux, utiles à l'environnement par nature, autant éviter à la filière de se retrouver un jour montrée du doigt !
PAR PASCAL FAYOLLEfayolle@lienhorticole.fr



