Un ministre bien démuni

On ne peut que se réjouir du fait qu'un ministre, en l'occurrence le ministre de l'Agriculture Bruno Le Maire (voir en page 4), vienne rendre visite à l'une des entreprises de notre filière. Si l'on excepte quelques grands salons, Hortimat à l'époque de sa splendeur, par exemple, ou quelques grandes catastrophes naturelles, rarement un édile aussi haut placé s'est intéressé d'aussi près à nos préoccupations. Les périodes de campagne électorales ont donc du bon.

Par la voix de sa présidente, Dominique Boutillon, la FNPHP, Fédération nationale des producteurs de l'horticulture et des pépinières, n'a pas raté l'occasion de faire valoir ses principales revendications : relance de la consommation et baisse des charges pesant sur les salaires. Or, la principale réforme fiscale annoncée dans un proche avenir devrait permettre de répondre à la seconde préoccupation mais en sacrifiant la première. Baisser les charges sociales mais, en contrepartie, augmenter la TVA, donc le prix des produits, érodant le pouvoir d'achat des Français et risquant de diminuer d'autant la consommation.

Certes, Bruno Le Maire a su user de diplomatie, précisant qu'il était pour la baisse des charges mais très réservé sur l'augmentation de la TVA. Il sait, et au fond nous aussi, que, quelle que soit la décision prise, une baisse des charges devra forcément être compensée par des recettes pour un État dont les finances sont exsangues. L'époque des promesses à tout va, de la part des politiques, semble révolue. On peut y voir le signe d'un certain renoncement ou bien la preuve d'une plus grande responsabilité vis-à-vis des générations futures. Quoi qu'il en soit, il ne sera pas facile pour eux de faire rêver les acteurs de l'économie avant les élections...

PAR PASCAL FAYOLLE

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