À l'image de la sélection en grandes cultures, l'horticulture ornementale doit muter pour s'adapter à ses nouveaux enjeux. Côté cultures vivrières, on a longtemps cherché des variétés productives pour en finir avec le manque de nourriture. Désormais, l'abondance et la malbouffe ont redistribué les cartes. Les attentes sont plus orientées vers de meilleures qualités organoleptiques et nutritionnelles, voire une adaptation à des conditions de culture plus propres, quitte à produire moins.
Côté jardins, la diminution de leur taille fait la part belle aux plantes de petit développement ? Facile, il suffit de piocher dans la palette qui répond à cette caractéristique. Par contre, le sujet se corse quand il s'agit de certaines évolutions des usages. Plus de convivialité et de plaisir au jardin se traduit, entre autres, par le plaisir de picorer des fruits plus savoureux que capables de résister au transport, par exemple (page 14). La technicité de sélection est plus sophistiquée, mais l'extraordinaire diversité du monde végétal et le savoir-faire des professionnels permet de faire face à la situation.
Mais c'est peut-être l'étape suivante qui pourrait se montrer la plus difficile. Le végétal est indispensable dans les villes ? Certes, sur ce constat tout le monde se rejoint. Mais que planter alors que le climat change, réserve des surprises et que les maladies et les ravageurs se font de plus en plus nombreux et de plus en plus dangereux ? La réponse passera-t-elle par la sélection ? Par des espèces locales ? On entre là dans une autre dimension, vitale, qui demandera un pilotage très fin. Passionnant mais difficile !
PAR PASCAL FAYOLLEfayolle@lienhorticole.fr



