La raison d'être d'un salon est de créer du contact. Son succès dépend avant tout des échanges sur les stands, dans les allées, mais aussi à l'occasion des animations qui entourent ce coeur d'activité. Pour ce qui concerne le dernier Salon du végétal d'Angers, on sait que, sur les stands, l'ambiance a été un peu plus contrastée que celle à laquelle nous étions habitués (voir l'éditorial de notre précédente édition).
De la même manière, la participation a été très disparate pour l'ensemble des conférences qui ont accompagné les trois jours de la manifestation. Les 9/10 n'ont pas vraiment trouvé leur public, les conférences du pôle « Paysage » ont à peu près fait le plein et les miniconférences du tout nouvel espace « Prospective végétale », proposées par le groupe de veille et de prospective horticole Hortea, ont, pour la plupart, rencontré un franc succès. Mais si les rendez-vous ont fait salle comble, la cible principale qu'ils visaient, à savoir les producteurs, n'a pas répondu présente.
Ce constat n'est pas forcément très nouveau, mais il n'est pas à éluder pour autant. Déjà, à Orléans, en janvier dernier, les journées techniques de l'Astredhor, qui ont rassemblé plus de deux cents personnes – ce qui est considéré à juste titre comme un franc succès –, n'ont compté parmi leurs participants qu'à peine un tiers de producteurs, une proportion plutôt faible. Certes, à Angers, les producteurs sont fortement accaparés par les stands, mais le fait qu'aucun d'entre eux n'ait pu se libérer une trentaine de minutes pour participer à un atelier sur la stratégie d'entreprise ne peut laisser indifférent, tout particulièrement lorsque la filière connaît des difficultés. Pour l'un des conférenciers, cela expliquerait que les étrangers, plus attentifs au marché et aux démarches marketing, séduisent plus les distributeurs français. C'est peut-être une conclusion un peu hâtive, mais cela reste à méditer.
PAR PASCAL FAYOLLE