Disons-le tout de go, la raréfaction des aides nationales pour les entreprises horticoles qui ont choisi de réaliser des investissements n'est que l'un des nombreux sujets d'inquiétude des professionnels de la filière. Une lettre ouverte envoyée au ministre de l'Agriculture Stéphane le Foll (p. 4) par les trois syndicats représentant Horticulteurs et pépiniéristes en France (HPF) dresse d'ailleurs un catalogue assez exhaustif des sujets qui les préoccupent aujourd'hui.
Avant même de parler d'obtention pure et simple d'aides, les entreprises déplorent le manque de clarté dont fait preuve selon eux FranceAgriMer pour octroyer ou non des subventions. Ainsi, deux producteurs de Normandie ont récemment monté de nouvelles serres dans des conditions assez similaires, l'un ayant obtenu un appui, l'autre pas (à découvrir dans une prochaine édition).
Mais, lorsqu'une entreprise s'avère pionnière dans l'utilisation d'une énergie pour abandonner le charbon trop polluant, essuyer un refus au motif que le projet n'est pas innovant devient décourageant (p. 8). Le maraîchage, délaissé pendant des années mais qui connaît maintenant un regain d'intérêt, poussé, entre autres, par le mouvement de la consommation de proximité, truste actuellement la majorité de la manne des aides à l'investissement. Alors que notre filière est dans une passe délicate, ce n'est pas en négligeant les aides aux projets nouveaux que l'on pourra redonner de la compétitivité aux entreprises de notre secteur, le risque étant, à terme, d'ouvrir encore plus grand la porte des importations...
PAR PASCAL FAYOLLE



