À en croire le communiqué de presse ayant suivi le dernier Conseil spécialisé horticole de FranceAgriMer, la réunion s'est déroulée dans le calme, la sérénité, « genre après-midi de routine entre amis ». Pourtant, les chiffres qui y ont été révélés ont de quoi inquiéter (voir notre édition du 05 octobre 2016, n° 986, p. 6) : moins 400 entreprises horticoles en deux ans, 1 900 emplois disparus...
Non seulement les choses ne se sont pas déroulées aussi sereinement, les producteurs y ayant fait part de leur profond désarroi, mais un détail les a particulièrement fait bondir. FranceAgriMer, dévoilant les chiffres issus du dernier observatoire structurel des entreprises horticoles, expliquait que le rythme de disparition des unités de production est de 4,1 % ces dix dernières années, passant, entre 2013 et 2015, à 6,5 %. Une augmentation que le communiqué de presse qualifiait de « légère ».
Cet écart, 2,4 %, peut effectivement à première vue sembler mineur. Pourtant, il représente une augmentation d'environ 60 % du nombre d'entreprises concernées : sur 4 000 producteurs, à un rythme de 4,1 %, il en disparaît 164 sur l'année. À 6,5 %, ce sont 260 établissements qui mettent la clé sous l'écran thermique ! On peut comprendre que les crises qui frappent les éleveurs et les céréaliers préoccupent les élus. Mais l'insistance de l'interprofession Val'hor à rappeler, lors de sa dernière assemblée générale (à lire dans notre prochaine édition), qu'elle bénéficie d'une bonne écoute auprès du ministère n'a pas suffi à rassurer les producteurs : comme de nombreuses filières, ils ont aujourd'hui le sentiment d'être trop peu écoutés et abandonnés.
PAR PASCAL FAYOLLE