Que représentent nos espaces verts ? De beaux tableaux que nous ne pouvons admirer que de loin ? Ils l'ont été un temps, empruntant aux arts son vocabulaire, jouant sur les perspectives et instillant des touches de couleurs, créant des volumes... Mais aujourd'hui, contrecoup de la crise ou pas, les habitants veulent autre chose. Ils s'approprient de plus en plus des espaces autrefois estampillés « Défense de piétiner », pour y courir, y jouer, s'y allonger, y pique-niquer, quitte à cueillir ici une tomate cerise, là une framboise...
Les villes grandissent, rognent sans vergogne sur la campagne. On y travaille, on y dort, on y consomme, et on y pratique ses loisirs. Il faut, de fait, les transformer en villes à vivre. Or, seuls les espaces de nature sont en mesure d'offrir l'environnement propre à répondre au besoin de détente, de bien-être, d'air pur et de fraîcheur auxquels aspirent les citadins. Inévitablement, les espaces verts sortent du cadre purement ornemental pour accomplir leur véritable destinée : celle qui consiste à réconcilier les habitants avec la vie urbaine. L'objectif est, ni plus ni moins, de rendre la ville durable.
Certaines collectivités l'ont bien compris : la ville n'est pas un musée, mais un espace d'expression et de vie. La nature contribue à la rendre attractive non seulement pour ses habitants, mais aussi pour ses visiteurs, avec alors un enjeu économique fort : le développement touristique. Encore faut-il réussir à animer ces espaces de nature, les sortir du cadre ! Voilà un défi que des synergies avec les professionnels du tourisme et de la communication, voire d'autres partenaires, peuvent aider à relever (voir en p. 12).
PAR VALÉRIE VIDRIL