Peut-on imaginer une filière ayant perdu, en huit ans, 18 % de ses ventes mais se portant, au moins en apparence, comme un charme ? Une filière qui jugerait à juste titre ce constat préoccupant et cherchant par tous les moyens à regagner des « parts de consommation », mais dont les acteurs de terrain investiraient, verraient même des formations rouvrir dans certains lycées ? Impossible, de prime abord.
Pourtant cette filière existe. C'est celle des fruits et légumes. Si l'on en croit l'Assemblée des régions européennes fruitières, légumières et horticoles, AREFLH, dont les AOP, Associations d'organisations de producteurs, étaient réunies en séminaire à Bruxelles début décembre, le marché s'est donc fortement contracté. Les producteurs affirment vouloir mieux s'organiser pour faire contrepoids à la « toute puissance de la distribution », mener des campagnes de communication fortes, renforcer leur compétitivité face à la concurrence des pays tiers.
Les salons professionnels dédiés aux fruits et légumes montrent aujourd'hui une filière qui y croit. Le Sival, la semaine prochaine à Angers, le confirmera sûrement. Le maraîchage surfe sur la vague de l'agriculture urbaine, des émissions télé sur le bien manger font la part belle aux légumes les plus oubliés... Un constat en trompe-l'oeil, superficiel et trop peu durable pour être vrai ? Seul l'avenir le dira. Mais la filière horticole a une leçon d'optimisme à en tirer : alors que son marché n'a pas subi une contraction aussi forte, elle doit pouvoir s'ouvrir des horizons plus dégagés, c'est en tout cas ce que nous lui souhaitons pour cette nouvelle année 2017 !
PAR PASCAL FAYOLLE