Et si l'horticulture de France pouvait se soulever ? S'unir, comme les producteurs de légumes, il y a quelques semaines, et mener des actions coup-de-poing pour faire entendre sa voix ? Faire la une des journaux télévisés ou des quotidiens papier ? La question peut sembler quelque peu farfelue, tant notre filière peine à travailler en commun pour défendre ses intérêts, à se mettre autour d'une table pour faire avancer collectivement sa propre cause.
C'est pourtant peut-être l'une des raisons qui ont poussé le ministre de l'Agriculture, Stéphane Le Foll, à accepter un rendez-vous demandé par la FNPHP, en pleine assemblée générale de Val'hor, le 8 octobre dernier (page 4). Et ce rendez-vous a eu lieu dans un délai record : le 13 octobre. La Fédération estime y avoir été entendue et a obtenu quelques avancées significatives : pas d'augmentation de la redevance phytosanitaire, accès à des reports de charges au cas par cas, prise en compte des spécificités du métier dans la mise en place du compte pénibilité, relance de l'aide aux investissements, promotion du label Fleurs de France, etc. (davantage de détails dans notre prochaine newsletter n° 136 du 29 octobre).
Il faut dire que cette demande faisait suite à un communiqué de la Fédération et de Felcoop, publié fin septembre sous le titre « Alerte rouge chez les producteurs de vert ! » Il expliquait que le mouvement des producteurs de légumes « interpellait » les horticulteurs. Et que si les signataires « n'approuvaient pas la violence des événements, ils partageaient le désarroi de cette filière ». Jamais, dans l'histoire récente de l'horticulture, la tension n'a été aussi vive dans le monde de la production. Il était plus que temps que le ministère en prenne conscience.
PAR PASCAL FAYOLLE



