Made in France, pour le valoriser, persévérer

L'image du ministre Arnaud Montebourg arborant une marinière pour promouvoir le made in France avait fait le tour de France, suscitant des sourires mi-amusés, mi-moqueurs. L'initiative avait des airs un peu désuets et les industriels habitués aux joutes internationales savent qu'entre les désirs affichés d'acheter français et le passage à l'acte, il y a des obstacles, financiers avant tout : on chiffre en général autour de 10 % le surcoût maximal que le consommateur est prêt à payer pour acheter français, ce qui est peu.

Concernant notre secteur, il est encore bien tôt pour dire si le label « Fleurs de France » saura séduire le consommateur. La présidente du Conseil spécialisé horticole de FranceAgriMer, Dominique Boutillon, estime (p. 4) que la demande existe mais que le label reste difficile à valoriser en termes de marge pour l'entreprise. Ce qui confirme le sentiment exprimé plus haut.

La valorisation du made in France sautait aux yeux du visiteur du Salon de l'agriculture, à Paris. Les enseignes de la distribution n'hésitent plus à y mettre en avant cette tendance : avec le bio, elle est devenue l'une des attentes fortes des consommateurs. Mais cet affichage aguicheur pour urbain en mal de nature est-il une réalité ou bien un mirage ? Si l'on en croit nos confrères de la presse agricole, les producteurs sont de plus en plus nombreux à témoigner mieux écouler leurs produits en axant leur démarche sur le local et la qualité. Sans toujours en tirer plus de chiffre d'affaires, mais au moins en ne subissant pas la crise profonde que traverse l'agriculture. Insuffisant pour crier victoire. Mais suffisant pour poursuivre l'expérience !

PAR PASCAL FAYOLLE

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