Trouver des solutions pour des substrats urbains faisant moins appel à des terres végétales venues de loin (page 6), installer des moutons pour tondre plutôt que des engins motorisés (page 9), imaginer des rayons de magasin répondant à de nouveaux enjeux (page 14) : au moins trois contenus de cette édition sont basés sur le concept de plus en plus répandu d'économie circulaire.
À chaque fois que l'on parle d'un produit fait de matière recyclée ou recyclable, quand on fait de la « récup » pour tel ou tel décor dans les espaces verts, on surfe sur le concept d'économie circulaire. Reste la question : mode ou mouvement de fond ? La nécessité de moins piocher dans les ressources naturelles et de limiter notre empreinte carbone se conjugue à la volonté de réduire les coûts à tous les échelons des entreprises et des collectivités territoriales. Il y a donc peu de chances que tout cela cesse brutalement.
Évidemment, comme toujours lorsqu'un mouvement de société voit le jour, certaines nouveautés sont vite oubliées. Un pari à prendre sur une tendance exploitée à fond par le commerce et qui pourrait faire sourire lorsque l'on regardera les photos dans quelques temps ? Les poules, vendues comme des recycleuses professionnelles de déchets ménagers. Leur réputation n'est pas usurpée, mais le fait d'être installées à prix d'or dans de minuscules cages dans des jardins exigus posera bientôt des problèmes sanitaires et d'entretien des petits jardins. Ces épiphénomènes devraient toutefois assez rapidement s'effacer au profit d'un constat implacable : sur le front de l'énergie et des matières premières, nos habitudes doivent changer. À ce titre, nécessité fait plus loi que mode.
PAR PASCAL FAYOLLE