Flandre Belgique : une horticulture d’export en plein investissement

Vlam, l’office flamand d’agromarketing, organise régulièrement un voyage de presse de promotion de l’horticulture de la province belge. Cette année, mi-avril, c’était la région située entre Malines et Anvers qui était au programme, avec la visite de cinq entreprises horticoles et pépinières et un grossiste en fleurs coupées. En 2022, la Belgique consacrait 6 513 hectares à la production horticole, chiffre en légère baisse par rapport à 2021 (sauf pour la production sous abri), mais relativement stable sur une période de dix ans. La partie flamande représente l’essentiel de la production du pays, entre 85 et 90 % pour la pépinière et entre 83 % et 100 % selon les types de culture pour l’horticulture ornementale. La production flamande représentait en 2022 une valeur 321 millions d’euros pour la pépinière (fruitière, ornementale, forestière et sapin de Noël) et de 187 millions pour l’horticulture ornementale (tubercules et bulbes à fleurs, fleurs coupées, plantes en pot, graines et matériels végétaux).
Une grande part est destinée à l’exportation. La France reste de loin le premier pays client de la Belgique: en 2022, 48 % en valeur de ses exportations. Cette part continue à progresser (+ 6 % par rapport à 2020, + 50 % par rapport à 2014).

Surveiller le prix du gaz et de l’électricité

L’ensemble des entreprises présentées, toutes en grande partie tournées vers l’exportation, confirment le dynamisme de l’horticulture belge. Les chefs de ces entreprises restent néanmoins prudents en raison des incertitudes liées au prix de l’énergie, du gaz en particulier, pour toutes les cultures sous abri chauffé.

Danny et Bart Van Nuffelen (Ets Wimceco, à Boechout), spécialisés dans la culture de roses coupées, ont ainsi dû, début 2023, réduire fortement le chauffage de leurs serres durant plusieurs mois après l’envolée du prix du gaz. La production s’en est fortement ressentie, fragilisant la santé financière de l’entreprise. Elle n’a pu reprendre que début mai, avec la remontée des températures extérieures.

Dirk Mermans, producteur de plantes d’intérieur à Wommelgem, a, au côté d’une chaudière à gaz, investi dans une unité de cogénération de gaz pour chauffer ses 32 500 m² de serre, mais doit en permanence jongler entre le prix du gaz et celui de revente de l’électricité pour trouver les meilleurs compromis économiques. 

Plus de surfaces et une production plus durable

Les chefs d’entreprise rencontrés restent confiants sur l’avenir et continuent à investir.
Gert Gernée a créé sa pépinière en 2007 à Wavre-Sainte-Catherine et ne cesse de s’agrandir depuis, notamment en 2021 avec l’acquisition d’une serre de quatre hectares. Il atteint aujourd’hui une surface de quatorze hectares, dont cinq sous serre, et une production de dix millions de plants de graminées et de vivaces.
Dirk Mermans prévoit en 2024 une nouvelle extension qui portera ses surfaces couvertes à plus de quatre hectares.
Lynn et Dries Van der Auwera, codirigeant des pépinières du même nom à Aartselaar, ont quant à eux agrandi leur surface de culture de sept hectares en 2023, portant à quarante-cinq hectares la superficie totale pour leur production d’arbres d’ornement en pleine terre et d’arbustes en conteneurs. Ils prévoient un rythme de progression annuelle de deux hectares. Le respect de l’environnement par un mode de production plus durable est pour eux un sujet majeur. 
L’entreprise Vegobel, située à Duffel, spécialisée dans la production d’herbes et plantes aromatiques en pot cultivées en bio, mise sur les économies d’énergie et d’intrants, à travers notamment les énergies renouvelables, la cogénération, une méthode de culture permettant une densification accrue et d’optimiser au maximum l’espace utilisé, des poteries en plastique recyclé ou biodégradables, la récupération des eaux de pluie pour l’arrosage des plantes.