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À l'institut Agro Rennes-Angers en novembre Rencontres du végétal d’Angers : avancer groupés avec une approche territoriale

La table ronde de clôture des dernières Rencontres du végétal, à Angers, a permis de faire le point sur le sujet de la relocalisation des productions, tout en élargissant le sujet…

L’édition 2023 avait choisi l’approche territoriale comme thématique pour répondre aux risques climatiques et environnementaux. Les leviers technique et génétique ne suffisant plus, il faut, entre autres, renforcer l’économique et le commercial…

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Comme de coutume, les Rencontres du végétal 2023 se sont tenues à Angers (49) à l’institut Agro Rennes-Angers les 21 et 22 novembre derniers. Et, selon la tradition, cette biennale a croisé dans chaque session thématique des intervenants venant de la recherche, de l’expérimentation, de l’innovation et de la formation, issus de plusieurs filières du végétal spécialisé.
À la clé, des sources inspirantes dans d’autres familles du secteur et la découverte de nouveaux « éléments de langage » issus de la société civile.

Le nouveau territoire des clusters

En horticulture d’ornement, il est utile de s’approprier des néologismes venus de la production alimentaire (à l’instar de « reterritorialisation » ou plus simplement de relocalisation) pour peser auprès des institutions et des politiques. Les évolutions économique et environnementale encouragent à se fournir au niveau local. À cet égard, la notion de cluster (de l’anglais signifiant grappe) d’entreprises œuvrant dans le même secteur d’activité offre une grande souplesse car elle permet des stratégies individuelles dans un cadre collectif. L’ancrage territorial est un liant inspirant la confiance. Le représentant des producteurs de cognac confirmait qu'un « cluster offre une forme de résilience face à des difficultés économique ». On peut au passage se demander si les organisations de producteurs (OP), récemment accessibles à la filière d’ornement, ne seraient pas une forme pertinente de cluster !

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Face au credo des circuits courts, il faut éviter de tomber dans le piège des filières alimentaires où le consommateur a tendance à confondre le kilomètre zéro de transport vertueux et la production locale. Les maraîchers sont en pointe pour la vente au plus près de leurs parcelles.

Approche globale et résilience

La table ronde de conclusion intitulée « Changements climatiques et relocalisation des productions du végétal spécialisé: contraintes ou opportunités pour les entreprises et les collectivités ? » a largement débordé ce questionnement. 

Mathias Gaillard, cofondateur d’Oxao à Bordeaux (33), entreprise de paysage et pépinière, a insisté sur la nécessité d’une approche globale pour gérer les enjeux dans le long terme. Il prône l’hydrologie régénérative (voir Le Lien horticole n° 1130 de novembre 2023, page 44) et la replantation de haies. Et aussi sur celle d’activer le levier psychologique : « Favorisons l’expérience de nature, de toute manière les plantes répondent à un besoin face à la canicule en ville. » 

Une piste est d’orienter la sélection horticole. Jean-Paul Davasse, propriétaire de Boos hortensia, à Sainte-Gemmes-sur-Loire (49), par ailleurs responsable de l’innovation végétale et de la licence management de Sapho éditions, a rappelé que la sélection des arbres prend des dizaines d’années alors que le changement climatique s’accélère. Les treize producteurs adhérents de Sapho mettent en œuvre la résilience en travaillant avec les obtenteurs pour proposer par exemple des végétaux plus faciles à produire. Le catalogue de Sapho développe une offre « boîte à outils » afin que ses clients puissent gérer un environnement agréable et de reconnecter les jeunes générations au vivant.

L’enjeu de la main-d’œuvre

Pour Angel Rodriguez, directeur de Bioplants France, aux Ponts-de-Cé (49), « il faut un raisonnement systémique sur l’exploitation en appliquant les trois volets du développement durable. Et le territoire est un levier majeur », a revendiqué le producteur d'herbes aromatiques, dont la serre a été installée au sein d'une jachère de terre non arable en cohabitation avec des cultures de pleine terre. Un aménagement coconstruit en partenariat avec l’agglomération angevine ALM. 

Il ajoute : « Soyons sexy pour attirer les jeunes sortant des écoles. Notre choix de robotiser a supprimé toutes les tâches pénibles mais nos salariés doivent être formés en ce sens. » 

La main-d’œuvre et la formation ont été assez présentes lors de la table ronde. Un intervenant s’étonnait qu’une proposition de Terre des Sciences, à Angers (49), de visites d’entreprises destinées aux enseignants des écoles agricoles et horticoles n’ait guère rencontré de succès. « Mais une simple invitation n’est pas suffisante. Une coconstruction aurait été nécessaire », a alors argumenté Régis Triollet, animateur du réseau thématique national « Horticultures et paysages ».

Coconstruction des solutions et approche systémique semblent bel et bien la clé du succès pour s’attaquer aux risques climatiques et environnementaux !

En conclusion de ces journées, le prix SNHF attribué au meilleur poster pour encourager la recherche scientifique est revenu à Lydie Huché-Thélier, ingénieure de recherche Inrae, pour ses travaux sur la fertilisation des hortensias à l’automne.

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