Congrès Hortis « Le rêve, l’essentiel, le superflu : quelles politiques possibles pour une nature durable en ville ? »
Une fois n’est pas coutume, le congrès annuel Hortis s’est tenu non pas dans une collectivité mais à la Saline royale d’Arc-et-Senans, avec un thème plus philosophique que technique, faisant écho au projet de cité idéale imaginé pour ce site au XVIIIe siècle par l’architecte Claude-Nicolas Ledoux…
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Près de 160 responsables de services techniques se sont retrouvés les 17 et 18 octobre à la Saline royale d’Arc-et-Senans (25), joyau de l’architecture industrielle, modèle de la pensée du siècle des Lumières et de l’utopie sociale, inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco, classé au titre des espaces naturels sensibles du département et refuge LPO (Ligue de protection des oiseaux).
« La fabrication d'un nouvel imaginaire au service des politiques publiques pour une nature durable en ville constitue le projet ambitieux de ce congrès. Dans cette période si troublée où les mots, les récits s’épuisent sous le choc du changement climatique, des chocs politiques et sociétaux, retrouver du sens, de la cohérence et de la subsidiarité pour ouvrir de nouvelles perspectives semble essentiel. Notre travail au sein des collectivités est fondamental, mais vous savez toutes les difficultés que l’on connaît pour le réaliser. Réintroduire de l’imaginaire permet de fabriquer du sens et d’innover », a souligné en introduction la présidente d’Hortis, Anne Marchand.
Quelle politique pour la nature en ville ?
Le congrès s’est organisé autour de quatre tables rondes et d’une grande conférence de Samuel Bonvoisin, ingénieur agronome spécialiste de l’hydrologie régénérative (Le Lien horticole n° 1130 de novembre 2023, page 44).
La première session, de haut vol, s’est intéressée à la construction des politiques publiques sur la nature en ville, avec Laurence Lemouzy, directrice scientifique de l’institut de la Gouvernance territoriale et de la revue Pouvoirs locaux, Gaëlle Aggeri, responsable nationale du service espaces publics, naturels et agricoles du CNFPT/Inset de Montpellier (34), chercheure associée à l’École nationale supérieure de paysage à Versailles (78), et Stéphanie de Courtois, responsable de la formation Master 2 « Jardins historiques, patrimoine, paysage » à l’École nationale supérieure d’architecture de Versailles. Elle a permis de se pencher sur l’évolution de la place du végétal et de la nature en ville, de sa gestion mais aussi de comprendre en quoi l’imaginaire joue un rôle crucial dans l’innovation publique.
La seconde session, avec Gilles Clément et Vincent Mayot, concepteurs, Jean-Charles Cuenot, de l'entreprise de paysage FCE, Denis Duquet, jardinier en chef de la Saline, et Alexis Veldeman, de la Ligue de protection des oiseaux, a permis d’échanger sur le travail mené à la Saline dans le cadre du Festival des jardins (créé en 2001) et la genèse du Cercle immense (inauguré en juin 2022), version contemporaine de l’utopie de Ledoux, laboratoire sur le paysage et la biodiversité, future école du jardin planétaire.
Des actions communes à développer
La troisième session a présenté des retours d’expérience tous plus inspirants les uns que les autres de collectivités – Grenoble (38), Boulogne-sur-Mer (62), Besançon (25), Marseille (13) – autour de l’évolution des métiers, des outils et projets sources de motivation et de créativité pour les équipes, des modes d’organisation pour intégrer la nature en ville à tous les échelons…
La quatrième session a donné la parole aux partenaires d’Hortis – Catherine Muller pour Valhor, Michel Le Borgne pour Verdir, Laurent Bizot pour l’Unep et Philippe Dalmasso pour l’AITF – pour échanger sur les actions communes à développer autour des évolutions nécessaires de la filière et des solutions pour faire reconnaître ses spécificités.
Côté terrain, les congressistes ont pu découvrir les différents aménagements du site originel et du nouveau Cercle immense (jardins permanents, jardins éphémères du festival, prairies, haies fruitières…) avec l’équipe des jardiniers du lieu.
Ceux qui ont pu prolonger leur participation auront assisté le vendredi soir à l’inauguration d’une magnifique serre géodésique bioclimatique dans le Cercle immense. Elle va permettre de produire les plants de légumes utilisés ensuite dans la parcelle dédiée au maraîchage, afin de renforcer la démarche de circuit court pour le restaurant, mais aussi contribuer à l’expérimentation autour d’une alimentation saine et durable.
Le week-end, la désormais traditionnelle foire aux plantes permettait de rencontrer une centaine d’exposants parmi lesquels des pépiniéristes locaux !
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