PÔLE DE COMPÉTITIVITÉ Jour de fête pour les 20 ans d’innovation de Végépolys Valley
Le pôle de compétitivité à vocation mondiale dédié au végétal fêtait ses 20 ans le 3 juin 2025. L’occasion d’évoquer les actions d’hier et d’aujourd’hui, et les ambitions pour demain, en réponse aux besoins d’innovation et de compétitivité de ses membres.
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Végépolys Valley est né de la fusion, en 2019, de Végépolys dédié au végétal spécialisé et de Céréales Vallée, tous deux labellisés par l’État en 2005. La gouvernance est multisites, avec des antennes maillant le territoire entre le siège à Angers (49) et celui de Clermont-Ferrand (63).
L’assemblée générale tenue au Clos-Lucé d’Amboise (37) a illustré vingt années de belles histoires en matière de recherche, de coconception et de mutualisation. Le pôle ne serait pas né sans les acteurs professionnels qui y ont cru.
L’AG a donc mis à l’honneur tous les présidents et directeurs depuis 2005, l’occasion de témoignages : « L’innovation est le fer de lance pour créer le futur » ; « le végétal fait partie intégrante de la vie quotidienne » ; « les hommes et les femmes donnent de la valeur aux cotisations des membres »…
Flavie Delattre, présidente en exercice, a insisté : « Les effets d’une politique d’innovation se mesurent sur le long terme. […] Innover exige du temps et s’immobiliser aujourd’hui en réduisant nos investissements humains et financiers entraînerait de grandes difficultés demain. » Et d’ajouter : « La force de notre réseau concourt à faire évoluer les modèles de production et de valorisation vers des pratiques plus résilientes et durables. »
Une palette de services étoffée
Si l’on pouvait résumer les pôles de compétitivité en un seul mot, c’est celui d’interaction : entre les adhérents, entre eux-mêmes et le territoire, entre le pôle et la recherche-développement.
Végépolys Valley illustre à la perfection la vocation d’un pôle de compétitivité, qui est toujours composé d’un trinôme : entreprises, structures de la recherche-expérimentation et établissements d’enseignement.
Un pôle s’emploie à faire sauter les verrous sociotechniques, créant un espace de dialogue entre science et société.
Mais, surtout, il mène des actions concrètes. Les adhérents du pôle du végétal français bénéficient d’une large palette de services pour développer leur réseau, enrichir leurs connaissances et booster leurs projets.
De belles histoires
Projets individuels, collaboratifs, pré-compétitifs, ou encore collectifs cohabitent dans le quotidien de Végépolys Valley, dans une optique d’optimisation « de la génétique aux usages ».
Gino Boismorin, directeur du pôle, a rappelé l’intérêt du « cascade funding », où le pôle est une structure relais pour des financements (parfois européens) d’actions, à l’instar du projet européen intercluster S.U.A.V.E sur l’agriculture urbaine. Clos début 2025, il a permis de financer 21 projets de diagnostics sur la transition verte et/ou digitale du secteur de l’agriculture urbaine.
> Pour en savoir plus
Le directeur a évoqué deux success stories récentes. L’entreprise poitevine Phytopolis a conçu du mobilier urbain pour la plantation hors sol d’un arbre ou arbuste avec récupération de biodéchets associée afin d’enrichir le sol en permanence. Plusieurs déclinaisons de son « arboricomposteur » ont été imaginées.
Sitiaa (44) a développé le Trektor, un matériel porte-outils autonome polyvalent.
Et, parmi les projets lancés en 2024, Lucem développe la production de rosier de bouture par la mise en place d’un système vertical de multiplication sur roll éclairé. Il est porté par France Pilté (45) avec l’expertise de l’équipe Stragène de l’Institut de recherche en horticulture et semences (IRHS).
Des ambitions pour demain
L’AG anniversaire de Végépolys Valley a approfondi le thème de l’interaction avec la science grâce à Christian Huyghe, chargé de mission auprès de la directrice scientifique agriculture d’Inrae (et son prédécesseur à ce poste). L’ancien chercheur a livré ses réflexions émaillées de quelques néologismes, avec en ouverture, l’adage « Tout seul, on va plus vite. Ensemble, on va plus loin » et une analyse pointue : « Le défi d’un pôle de compétitivité est d’aligner le court terme et le long terme. »
Se penchant sur les enjeux simultanés écologie et climat, il conseille d’utiliser davantage les « analogues climatiques » (1), car demain Angers bénéficiera des mêmes températures qu’Istanbul aujourd’hui.
Autres avis partagés par l’ancien directeur scientifique Inrae : « Pratiquons l’innovation incrémentale (2) à côté de l’innovation de rupture », ou encore le recours à un fonds de connaissances exogènes : « l’IA est exogène ! »
Christian Huyghe a rappelé quelques évolutions majeures. Ainsi, la bioéconomie a remplacé les produits et sous-produits par des produits et coproduits.
Demain, il faudra s’attendre à ce que le concept de microbiote (une cohorte de microorganismes étroitement associés) évolue vers celui d’holobionte, c’est-à-dire un hôte (humain, animal, végétal) et son microbiote.
(1) L’idée de l’analogie climatique est de visualiser où trouver aujourd’hui un climat analogue au climat futur d’une zone donnée.
(2) L’innovation incrémentale améliore un produit, service ou processus de manière graduelle sans modification radicale de leurs caractéristiques de base.
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