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Formation continue agricole : l'avis des demandeurs d'emploi

Plus de deux tiers des chômeurs habitant en zone rurale ou périurbaine seraient prêts à se former pour cumuler des emplois dont un agricole, et la moitié à se reconvertir dans un métier agricole.

En prévision du Salon de l'agriculture 2013, le Fafsea (Fonds national d'assurance formation des salariés des entreprises agricoles) a commandé une enquête auprès de chômeurs sur les emplois agricoles, et leur intérêt – ou non – à se former pour postuler.

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Ce sondage sera l'occasion de mettre en avant, durant le prochain Salon international de l'agriculture (*), tous les dispositifs existants pour prendre en charge la formation professionnelle continue et aider aux recrutements : Adema (accès des demandeurs d'emploi aux métiers agricoles), contrat de professionnalisation, PEO (préparation opérationnelle à l'emploi)... Il permettra également de rappeler quels sont les métiers en difficulté de recrutement, dits en tension.

Beaucoup de personnes ne connaissent pas les professions agricoles, ou ne savent pas qu'il y a des besoins non pourvus dans certains métiers du secteur, ni des possibilités de formation. Le sondage online Fafsea-OpinionWay vise à « aider le Fafsea à rendre ses actions plus efficaces pour sonder le potentiel que représentent les demandeurs d'emploi et pour connaître l'importance de la formation professionnelle continue pour eux », affirme Philippe Peuchot, son président. Une cible nationale représentative, composée de quatre cent dix demandeurs d'emploi, âgés de 18 ans et plus, a participé à cette enquête du 11 au 17 janvier derniers.

Les métiers en tension

Parmi les réponses de ce panel (marge d'incertitude de 2 à 5 points maximum pour ce type d'échantillon), on peut noter que :

– 79 % des urbains interrogés seraient prêts à déménager (certainement ou probablement) à la campagne si on leur y proposait du travail ;

– pour accepter une formation professionnelle, ils attachent de l'importance, à plus de 90 %, à l'intérêt du sujet, à la gratuité ou à une indemnisation, aux possibilités d'emploi dans leur région et aussi à la proximité avec leur domicile ;

– huit demandeurs d'emploi sur dix pensent que la formation professionnelle continue améliorerait leur employabilité ;

– plus de deux tiers des chômeurs habitant en zone rurale ou périurbaine seraient prêts à se former pour cumuler des emplois dont un agricole, et la moitié à se reconvertir dans un métier agricole si ce secteur recrute.

Ces résultats semblent optimistes. Les demandeurs d'emploi se montrent a priori flexibles sur l'ensemble des critères pour se former en vue de travailler en agriculture. Pour le Fafsea, la multiactivité des salariés est un enjeu majeur pour la compétitivité de l'agriculture et pour le maintien dans l'emploi rural, l'emploi à temps partagé sur plusieurs postes distincts (simultanés ou sur différentes périodes de l'année) permettant d'assurer un revenu plus régulier et prévisible. La formation continue sur mesure a donc un rôle à jouer pour qualifier ces personnes et leur assurer un niveau de compétences. Elle peut offrir des opportunités aux activités saisonnières et aux métiers en tension. Ces derniers (tractoriste/chauffeur-mécanicien, conducteur d'engins agricoles, ouvrier paysagiste et ouvrier en productions végétales spécialisées) feront d'ailleurs l'objet d'une attention particulière durant le Salon de l'agriculture. « Parmi les salariés saisonniers, plus d'un quart a recours à au moins deux contrats par an depuis 2008 et le taux des “trois contrats par an et plus” est en constante augmentation », ajoute Jérôme Despey, secrétaire général du Fafsea.

Odile Maillard

(*) Du samedi 23 février au dimanche 3 mars 2013, Paris, porte de Versailles.

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