Se former aux rouages d'une entreprise du paysage
Dans les Pays de la Loire, l'Unep et la chambre régionale d'agriculture sont à l'origine d'une formation destinée aux créateurs d'entreprise. La première édition s'est déroulée en juillet 2013. Salarié durant plus de dix ans, David Supiot a participé à cette première session.
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Une entreprise du paysage a des spécificités et son créateur a besoin d'être accompagné. C'est en s'appuyant sur ce constat que l'Union des entreprises du paysage (Unep) et la chambre d'agriculture des Pays de la Loire ont initié, en 2013, une formation ad hoc. « Nous voulions structurer les choses et accompagner au mieux les projets de création », souligne Béatrice Moreau, déléguée régionale de l'Unep. Cette volonté s'est concrétisée, en juillet 2013, avec une première formation de cinq jours au CFPPA du Fresne (Maine-et-Loire).
Dix ans d'expérience pour David Supiot
PARTICIPANT À LA PREMIÈRE PROMOTION
Tout juste installé à Trémentines, dans le sud-ouest du Maine-et-Loire, David Supiot s'était inscrit à cette formation. À 33 ans, ce salarié affiche plus de dix ans d'expérience dans le secteur du paysage. Il est également titulaire d'un BEP et d'un bac pro « Travaux paysagers ». « J'avais toutefois encore beaucoup à apprendre sur ce qu'était une entreprise et sur les obligations qui incombaient à son responsable », reconnaît-il. La formation proposée par l'Unep et la chambre d'agriculture était articulée autour de cinq thématiques : élaborer un projet professionnel, définir une stratégie commerciale, sensibiliser les participants à la gestion financière et fiscale d'une entreprise, informer des obligations sociales et de sécurité, montrer la nécessité de définir un plan d'actions. « Il y a certains aspects, comme la stratégie commerciale, que j'avais déjà travaillés au cours de mon bac pro, mais mes connaissances étaient anciennes. Et pour tout ce qui a trait aux obligations sociales et de sécurité, c'est au niveau BTS que ces thématiques sont étudiées », commente David Supiot.
Devis, ressources humaines, trésorerie...
DES TÉMOIGNAGES D'ENTREPRENEURS
Passer du statut de salarié à celui de chef d'entreprise, c'est également changer d'univers relationnel. David Supiot l'a bien compris : « C'est l'un des atouts majeurs de cette formation puisque les intervenants sont les personnes avec lesquelles je suis toujours en contact aujourd'hui. » « De fait, complète Béatrice Moreau, les aspects fiscaux sont traités par un conseiller en fiscalité et ceux liés à la sécurité par la Mutualité sociale agricole... »
Organisés au début et à la fin de la formation, les temps de rencontres avec trois entrepreneurs ont particulièrement marqué le candidat. « Ils nous ont donné des conseils très pratiques, directement liés à leur expérience et alerté, par exemple, sur la manière d'établir un devis, de gérer ses salariés ou sa trésorerie. » David Supiot a surtout retenu qu'il doit demander un acompte à la signature du devis et un autre en cours de chantier. « Au dos de mes devis, je mets également un rappel de la réglementation. » Il a également appris qu'il doit surveiller étroitement le rapport entre son chiffre d'affaires et sa trésorerie : « Ces professionnels ont bien indiqué que les impayés avaient tendance à augmenter. »
Formation élargie à quarante et un jours
C'EST POUR 2014
Au total, six personnes, en activité ou en reconversion professionnelle, ont bénéficié de cette formation : c'était un galop d'essai. L'Unep et la chambre d'agriculture ont en effet mis sur pied une formation de quarante et un jours (voir l'encadré). Baptisée « Création d'entreprise dans le secteur du paysage », elle intègre treize modules regroupés sous trois têtières : « Acquérir les compétences nécessaires à la création d'entreprise », « Développer des capacités de chef d'entreprise » et « Approfondir ses connaissances de la réalité du métier de paysagiste ». Élargie à quarante et un jours, elle avait été proposée en octobre dernier mais reportée faute de participants (nombre minimal fixé à douze). « Mais cette formation verra le jour en janvier 2015 », assure François Bauvineau, directeur du CFPPA Le Fresne. Ce serait alors, à cette échelle, une première en France.
Anne Mabire
Avant de passer du statut de salarié à celui de chef d'entreprise, David Supiot avait « encore beaucoup à apprendre sur ce qu'est une entreprise et sur les obligations qui incombent à son responsable ». PHOTO : D. S.
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