PARCOURS Il fait des films documentaires et expérimentaux !
Inclassable... à 30 ans, Maxime Foucard est un paysagiste hors normes, vidéaste, photographe, musicien...
Vous devez vous inscrire pour consulter librement tous les articles.
Avec deux camarades de l'École nationale supérieure d'architecture et de paysage (ENSAP) de Bordeaux (33), il fonde - en 2014 - les « Bobines du paysage ». Un collectif sous forme associative qui réalise des films documentaires sur les projets de paysage et les aménagements publics. Toutefois, l'aventure a commencé bien avant.
Descendant d'une famille de pépiniériste, Maxime Foucard s'initie dès l'enfance à la photographie. Son père lui confie son premier appareil et lui laisse toute liberté pour saisir son environnement. Sensibilisé au monde de l'horticulture et du paysage, il poursuit ses études dans cette voie et obtient - en 2007 - un bac STAE agronomie et environnement au Legta de Saint-Germain-en-Laye (78), puis un brevet de technicien supérieur « Aménagements Paysagers » (BTSA AP) au centre Tecomah (78) en 2009. Après un an de prépa, il entre sur concours à l'école nationale supérieure d'architecture et de paysage de Bordeaux dont il sort diplômé en 2016.
Le film documentaire allié de la lecture du paysage
C'est durant ses années d'études de paysagiste que tout va se jouer. À l'heure d'Internet, la vidéo s'impose naturellement pour réaliser les projets étudiants. Ses expériences de photographe autodidacte lui donnent envie d'approfondir cet outil. Et le premier déclic a lieu en 2012.
Il est alors en stage à la direction départementale des Territoires (DDT) d'Aurillac. Le département du Cantal est préoccupé par le maintien des paysages ouverts en milieu rural. En effet, les terrains autrefois entretenus par les agriculteurs « s'enfrichent ». Afin d'animer des débats autour de cette question, il lui commande un film, « La Vallée du Mars » pour croiser les interviews des acteurs locaux (élus, agriculteurs, services techniques des collectivités, restaurateurs...). Maxime Foucard le réalisera donc avec un camarade de classe, Victor Belloc.
L'intérêt de tous est au rendez-vous. Les deux étudiants comprennent alors qu'il existe un besoin de supports de sensibilisation, d'apport de connaissances et d'accompagnement pédagogique autour des projets d'aménagement des territoires et du cadre de vie.
Et, en effet, le Cantal fait des émules. En 2014, c'est un doctorant pour un projet de recherche sur l'histoire et le paysage de la vallée de la Sèvre Niortaise (79) qui fait appel à la même équipe. Un stage de six mois pendant lequel Maxime Foucard met en pratique un savoir-faire majeur du métier de paysagiste : la lecture du paysage.
Outil de médiation pour expliquer la gestion de la « ressource rivière » du site de la Prairie Mothaise, le film documentaire est ici un outil d'analyse et de diagnostic pour caractériser un paysage. Les interviews croisées mettent en lumière les intérêts de chacun : agriculteurs, pêcheurs, élus locaux, représentants des Safer et des syndicats des eaux, historiens. Le film nourrit ensuite les débats organisés avec tous les acteurs. À cette occasion, les étudiants animent aussi les réunions. C'est une nouvelle corde à l'arc de Maxime. Et ce qui devait être son année de césure se transforme en un véritable avenir professionnel : en octobre, naît le collectif les « Bobines du paysage ».
Un an plus tard, lors de sa dernière année d'étude, il part à Istanbul, à l'institut technique d'architecture, avec le programme Erasmus. C'est alors qu'un enseignant lui demande d'intervenir dans un cycle de conférences traitant d'urbanisme, organisé pour la venue d'une délégation turque à Bordeaux. Il réalise avec son camarade de promotion Nicolas Jolles, exerçant déjà le métier de designer d'espace, un film sur les mutations sociourbaines de la ville. Un film qui se démarque des autres par un travail expérimental sur l'approche plastique et esthétique des paysages. De retour en France, Maxime Foucard obtient son diplôme tandis que le collectif s'enrichit d'un nouveau membre. Les trois jeunes gens, tous paysagistes-vidéastes, ont des compétences complémentaires et collaborent à différents projets en fonction des besoins. De l'exposition photos aux études territoriales en passant par les films pédagogiques et l'animation de débats.
Basés à Bordeaux et à Toulouse, ils répondent notamment aux appels d'offres du Grand Sud-Ouest mais interviennent dans toute la France. Ainsi, en cours de préparation, un film pour vulgariser les principes de l'agro-écologie pour la bergerie de Villarceaux dans le Val d'Oise. Pour ce projet, Maxime Foucard a composé une musique originale sur ordinateur, un autre talent qu'il cultive depuis son adolescence, bien utile aujourd'hui pour résoudre les problèmes de droits d'auteur.
Les paysages de la « via Garona »
Le trentenaire est aussi photographe indépendant et paysagiste concepteur libéral en micro-entreprise depuis janvier 2017. À l'équilibre après sa première année de lancement, il est confiant pour l'avenir. En effet, il développe un concept à part, sans réelle concurrence à destination d'une clientèle de niche. Aux appels d'offres en direct pour les commandes publiques des collectivités ou des fondations, s'ajoutent celles des paysagistes en bureaux d'études ou encore les laboratoires de recherches en paysage. Ces derniers sont friands de nouvelles méthodes visuelles pour valoriser leurs travaux. Et dans les cartons... un ouvrage documentaire pour la mise en récit des paysages de la « via Garona », un itinéraire historique de grande randonnée vers Saint-Jacques-de-Compostelle le long de la Garonne, une commande du conseil d'architecture, d'urbanisme et de l'environnement de Toulouse (CAUE).
Isabelle Cordier
Pour accéder à l'ensembles nos offres :