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Deux métiers complémentaires : secrétaire et commerciale export

Devis et préparation des réponses aux appels d'offres sont le quotidien de Christine Sambe lorsqu'elle n'est pas en déplacement à l'étranger.

Christine Sambe est secrétaire trilingue et commerciale export aux pépinières Guillot-Bourne. L'allemand, l'anglais, l'italien... plus un apprentissage sur le terrain lui ont permis d'évoluer au fil des opportunités de postes.

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En 1986, titulaire d'un bac littéraire, Christine Sambe poursuit des études de traduction en Allemagne, à Stuttgart. D'abord fille au pair pendant six mois en suivant des cours du soir, elle poursuit cinq ans jusqu'au diplôme d'État de traduction français-allemand, reconnu en Europe. Durant ces années, elle s'est surtout spécialisée dans la politique et le sport.

Un échange de neuf mois aux États-Unis sur un campus de Los Angeles lui ont également permis de perfectionner sa pratique de l'anglais. En plus, elle maîtrise l'italien, et l'espagnol qu'elle a cependant peu l'occasion de pratiquer.

« Pendant mes cinq années en Allemagne, j'ai trouvé des jobs de vacances chez Mercedes Benz, mais ma première véritable expérience a eu lieu à mon retour en France fin 1991. Engagée comme traductrice dans une entreprise américaine implantée en région lyonnaise (spécialisée dans les échangeurs thermiques et venant d'ouvrir une usine en ex-Allemagne de l'Est), je participais comme traductrice à la formation des futurs cadres de cette filiale. Une expérience très enrichissante durant laquelle j'ai côtoyé le PDG comme les ouvriers », souligne Christine Sambe, qui a ensuite été traductrice pour le comité d'organisation des Jeux olympiques d'Alberville, en février 1992.

Plusieurs opportunités

« À l'issue des Jeux, une agence d'intérim m'a proposé un poste pour six mois de secrétaire trilingue dans une pépinière iséroise, à Jarcieu (38), en remplacement d'un congé de maternité. Je ne connaissais rien à l'horticulture, néanmoins je me suis sentie rapidement à l'aise. Henri-Jacques Bourne, le PDG de l'époque, a prolongé mon contrat et, peu après, je me suis installée définitivement à ce poste, la secrétaire titulaire ayant décidé de quitter son emploi après son deuxième enfant. »

Pendant six ans, plusieurs PDG se sont succédé à la tête des pépinières Guillot-Bourne : après Henri-Jacques Bourne, Pierre Touzeau, Michel Giraud, et Louis Bourne en 1998. Or, son arrivée coïncide avec le départ à la retraite du responsable export. « Me sentant un peu à l'étroit dans mon poste, Louis Bourne m'a proposé de reprendre le service export en plus de mes attributions de secrétaire trilingue. À l'époque, l'entreprise travaillait essentiellement avec l'Angleterre, la Suisse et le sud de l'Allemagne. Puis le marché anglais est devenu très difficile, mais j'ai pu, en quatorze ans, développer la clientèle du sud de l'Allemagne, notamment autour de Stuttgart où j'avais gardé quelques contacts suite à mes années d'études, et surtout en Suisse, aujourd'hui notre premier client à l'étranger », poursuit Christine Sambe.

Lors de son premier rendez-vous à Jarcieu, Christine Sambe ne connaissait pratiquement aucune plante. « À l'issue de l'entretien d'embauche, un vendredi, le PDG de l'époque m'a laissé un catalogue et m'a demandé d'en connaître les grandes lignes pour le lundi suivant. Je me suis familiarisée avec la nomenclature végétale en un week-end. Depuis, j'ai mémorisé les noms des plantes car nous travaillons avec tous les jours. » La reconnaissance des végétaux s'est faite progressivement en formation interne, directement avec les chefs de culture au siège de l'entreprise ou en visitant les carrés de pépinière. Christine Sambe avoue avoir peu de temps disponible pour ces perfectionnements mais ajoute : « Pour tout ce qui relève des questions techniques, j'ai été très franche avec les clients dès le début en leur expliquant que ce n'était pas mon domaine mais que je pouvais transmettre leurs questions aux directeurs, technique ou commercial. Leur réactivité est généralement très rapide grâce aux courriers électroniques et aux photos numériques. »

Une grande partie du travail de secrétariat est consacrée aux devis et aux appels d'offres. Un logiciel sélectionne par quelques mots clés les appels susceptibles d'intéresser l'entreprise. Il faut ensuite faire le tri et, pour les dossiers retenus, y consacrer de une heure à deux jours uniquement pour la partie administrative, les appels d'offres demandant beaucoup de renseignements techniques et environnementaux. Pour les devis comme pour les appels d'offres, les prix sont étudiés en concertation avec le directeur commercial.

En déplacement à l'étranger, environ une semaine tous les deux mois, Christine Sambe prospecte les collectivités, les architectes ou les particuliers, soit en tant que clients potentiels ou en tant que clients déjà acquis, pour de nouveaux projets ou des suivis de plantation. Diplomate, elle décrypte : « Il est important de bien savoir comment fonctionnent les relations entre les professionnels d'un même secteur pour ne pas se mettre des personnes à dos. Par exemple en Suisse, dans le secteur de Genève, nous prospectons les architectes et les paysagistes, mais pas directement les collectivités. Dans le canton de Vaud, c'est l'inverse : les villes choisissent les pépinières et imposent ce choix aux paysagistes qui réalisent les chantiers. » Sur la zone alémanique, le fait de parler couramment allemand facilite la communication.

Le travail commercial est un travail de fond. Il faut être présent sur le marché, relancer régulièrement les clients : « Nos végétaux sont garantis deux ans. Cherchant à apporter un service de qualité, nous n'hésitons pas à nous déplacer. Pour tous nos clients étrangers, je suis le dossier, du devis jusqu'à la livraison, ainsi que le service après-vente. »

Travail de bureau et déplacements

Les deux volets du travail de Christine Sambe sont complémentaires. Son poste est susceptible d'évoluer vers un poste de commerciale uniquement pour faire davantage de prospection et développer le chiffre d'affaires à l'étranger. « Je suis très à l'aise dans ce domaine compte tenu de ma connaissance des langues et de ma facilité de communication. J'aimerais partir un peu plus en déplacement, mais, pour des raisons familiales, je ne peux toutefois pas être constamment sur la route. Pour l'instant, la situation actuelle me convient donc tout à fait : j'apprécie de pouvoir associer le travail au bureau et les déplacements. J'ai beaucoup de plaisir à venir travailler. À mon arrivée ici, je pensais ne pas faire plus de six mois : je ne voyais pas l'évolution du poste. Au fur et à mesure, j'ai découvert l'horticulture, et je me suis investie car nous avons un très beau produit à vendre. Quand des clients étrangers viennent à Jarcieu, je peux leur parler dans leur langue, ce qui est toujours agréable pour eux. De plus, au sein de l'entreprise, les relations professionnelles sont très bonnes avec le personnel d'encadrement, mes collègues de bureau et les employés de terrain. Et Antoine Bourne, le nouveau PDG depuis un an et demi, délègue beaucoup. C'est une chance de travailler au sein d'une structure familiale ! »

Claude Thiery

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